Cette fois nous découvrons un autre metteur en scène de cette génération, Rémusz Szikszai. S’inspirant très librement d’une pièce de l’américain Paul Foster, il signe une satire cinglante des rapports entre les artistes et l’état. Un bonimenteur nous prévient : les comédiens vont nous montrer les dessous du pouvoir au temps d’Élisabeth Ier. Au sens propre et au sens figuré.
Et c’est effectivement ce que nous voyons, d’alcôves en propos salaces. C’est d’autant moins triste que tous les rôles sont interprétés par des hommes comme au temps de Shakespeare. Délicat et grotesque à la fois. Mais on ne se moque pas comme ça des monarques, des présidents. La troupe est condamnée à quitter Londres et à errer en Angleterre. Ce qu’elle fait tout en continuant à nous raconter la suite des événements comme la décapitation cocasse de Marie Stuart. À chaque fois, les autorités demandent aux acteurs d’aller se faire voir ailleurs. À la fin Jacques Ier, le successeur de la reine Élisabeth Ier, décrète qu’il est désormais interdit de mettre en scène des allusions à la famille royale.
De façon allusive et biaisée, la Hongrie d’aujourd’hui et son gouvernement qui n’aime guère les artistes indépendants sont aux premières loges. Bref, la fiction a tôt fait de rattraper l’actualité. Le plaisir théâtral de ce spectacle n’en est que plus affiné.
Metz, Espace Bernard-Marie Koltès, Théâtre du Saulcy
vendredi 8 à 18h, samedi 9 à 19h30, dimanche 10 mai à 17h
Plus d'informations sur festival-passages.org
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