"Présentation
Selon certains traductologues, la langue
elle-même figure parmi ce qu’on a l’habitude d’appeler les
« intraduisibles ». Cette constatation ne peut pas être interprétée sans
tenir compte de ce que Jean-René Ladmiral appelle objection
préjudicielle, l’impossibilité théorique de traduire, dont un des
arguments repose sur l’opinion selon laquelle « il y a de
l’intraduisible dans le langage ». L’idée de l’« intraduisibilité » du
langage semble cependant un peu moins surprenante dans les cas où le
traducteur doit faire face à un texte argotique, riche en argot, ou, du
moins, en éléments non conventionnels.
Cela ne veut naturellement pas dire que nous ayons des doutes quant à
la traduisibilité du langage voire de l’argot ou d’autres variétés
périphériques.
Autre paradoxe, bien connu : « la traduction est à la fois impossible
et nécessaire », comme disait Derrida. Nous dirons même : rien n’est
traduisible et tout peut être traduit. Mais parfois, à défaut
d’équivalents (argotiques ou non conventionnels), le traducteur ne peut
s’en sortir que grâce à un jeu subtil de compensation, en s’éloignant du
texte source pour obtenir, paradoxalement, un texte cible plus fidèle à
l’original.
Dans la lignée de plusieurs colloques sur les variétés argotiques
organisées à l’Université ELTE de Budapest (« L’argot : un universel du
langage ? », en 2005, « Parlures argotiques et pratiques sportives et
corporelles », en 2014, et « Langue(s) et littérature des cités », en
2017), ce colloque a pour but de réunir des spécialistes intéressés par
les questions de la traduisibilité des variétés périphériques, dans le
domaine de la littérature, du cinéma, de la BD, sans oublier la chanson,
le rap ou le slam, qu’il s’agisse de variétés du français ou d’autres
langues, de variétés anciennes ou contemporaines, afin de permettre des
échanges et d’aboutir à une réflexion commune.
Les organisateurs de ce colloque invitent les linguistes, les
traducteurs, les traductologues, les enseignants-chercheurs, les
chercheurs et les doctorants à présenter les hypothèses et les résultats
de leurs recherches relatives aux différents aspects de la
problématique de la traduction des argots et d’autres variétés
périphériques.
Organisateurs :
Centre Interuniversitaire d’Études
Françaises (CIEF), Département d’Études Françaises et Centre de Réussite
Universitaire (CRU) de l’Université Eötvös Loránd (ELTE) de Budapest
(Hongrie)"
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De l'eau à la bouche!... Si j'habitais sur place, je l'écouterais avec gourmandise!
RépondreSupprimerUn colloque qui promet d'être passionnant en effet.
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