jeudi 9 juin 2011

Agota Kristof. “Je ne suis plus capable d'écrire en hongrois”

"Agota Kristof est hongroise. A 20 ans, en 1956, elle fuit la terreur communiste et trouve refuge en Suisse. Elle travaille en usine. Ses mains, sans cesse, montent des pièces d'horlogerie ; sa tête, sans cesse, rêve de mots, qu'elle aligne, le soir, sur l'un de ses innombrables petits carnets. Ses textes épars qu'elle assemble minutieusement comme un patchwork donneront, dès 1986, Le Grand Cahier, La Preuve, Le Troisième Mensonge, Hier. Des romans écrits en français, avares d'épanchement, où, toujours, il est question de l'exil, de la déchirure, de l'écriture." Extrait d'un article paru dans telerama.fr

4 commentaires:

  1. J'ai lu l'article avec grand intérêt: ces écrivains d'horizons divers disent des choses que je ressens de façon encore assez opaque... A. Kristof a dit dans "l'Analphabète": "le français est entrain de tuer ma langue maternelle..." Je n'y croyais pas...

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  2. Agota Kristof n'a pas varié en tout cas. Milan Kundera a commencé à publier des livres écrit en français à partir de 1995. Je lis un article à ce sujet dans le Magazine Littéraire d'avril 2011 "Avec le français un mariage de raison". L'article dit "En renonçant à sa langue natale dans ses derniers romans, Kundera semble avoir volontairement réduit ses moyens pour renforcer le dépouillement de son écriture [tiens ça ressemble à Agota Kristof] mais cet article ne dit rien de son oubli éventuel de la langue tchèque. Et vous flora, vous y croyez désormais ?

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  3. Pour ce qui concerne mes tentatives d'écriture - du moins de la fiction - je n'y arrive pas en hongrois... tandis qu'en français, c'est une jubilation... Est-ce que la jouissance de s'exprimer en français vient de cette application de l'étranger, ivre de se croire en état de grâce d'avoir inventé la poudre?... Tandis que dans ma langue maternelle, je serais moins dupe d'un éventuel manque d'originalité de mon écriture?... J'aimerais croire parfois que mon plaisir innocent des ignorants vient du fait que le français est vraiment la langue de l'écriture par excellence... La fiction mise à part, non, il ne tue pas ma langue maternelle, il m'enrichit d'une culture de plus. Bonne journée, Jean-Pierre.

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  4. Je me demande si ce meurtre de la langue maternelle n'est pas principalement le fait des émigrants d'antan qui en raison des contraintes politiques et/ou de coût du voyage se voyaient quasiment coupés du pays de leur langue maternelle et le vivaient comme une véritable amputation. C'est peut-être un peu moins vrai pour les émigrés d'aujourd'hui. Mais ce n'est qu'une hypothèse. En tous cas, nous aux Mardis hongrois nous combattons les meurtres linguistiques et vous Flora, sur vos deux blogs, le français et le hongrois, (liens Livres et littérature à droite de cet écran) vous agissez dans le même sens. Et je suis bien d'accord avec vous pour dire que nos deux langues constituent pour nous une grande richesse culturelle.

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