Communiqué de l'ambassade de Hongrie en France
Vendredi 7 juin, le gouvernement hongrois a
remis une lettre à la Commission européenne, dans laquelle il a répondu
aux trois questions soulevées par l’organe de l’Union concernant la
possibilité d'imposer des taxes extraordinaires, le transfert des
affaires judiciaires ainsi que les restrictions sur les publicités
politiques, a annoncé le ministre des Affaires étrangères János Martonyi
lors d’une conférence de presse tenue le même jour à Budapest.
Le
ministre a souligné que le but de cet échange de lettres était de
résoudre les problèmes soulevés plus tôt par la Commission européenne et
d’ainsi clore le dossier avant que la Commission n’engage une procédure
d’infraction.
Nous
sommes prêts à annuler, à supprimer la disposition énoncée au
paragraphe 6 de l'article 37 de la Loi fondamentale, a annoncé János
Martonyi. La disposition en question stipulait que chaque fois que
l'État hongrois encourt une obligation de paiement découlant d'une
décision de la Cour constitutionnelle, de la Cour de justice de l'Union
européenne ou de tout autre tribunal international et à condition que
les ressources pour honorer cette obligation soient insuffisantes,
l’Etat devrait financer cette obligation à partir d'une contribution
spéciale, une taxe établie à cet effet. « Je pense qu'une solution
satisfaisante a été trouvée, parce que la Commission européenne est
fondamentalement opposée à la référence spécifique faite dans le texte
aux décisions de la Cour de justice de l'Union européenne », a-t-il
considéré.
János
Martonyi a ajouté que le gouvernement complètera la Loi sur la
stabilisation économique par une disposition stipulant que si l'Etat
encourt une obligation financière imprévue pour laquelle le budget de
l'Etat ne fournit pas une couverture suffisante, alors une contribution
de la sorte sera introduite.
En
ce qui concerne le transfert des affaires judiciaires, le gouvernement a
décidé que cette disposition sera annulée dans son intégralité, ce qui
signifie que le paragraphe 4 de l'article 27 de la Loi fondamentale sera
complètement supprimé – a-t-il ajouté, précisant que la charge de
travail des tribunaux hongrois est extrêmement déséquilibrée et que
cette disposition était destinée à remédier à ce problème. Le
gouvernement devra résoudre cette question en mettant en œuvre des
changements structurels et organisationnels – a-t-il annoncé. János
Martonyi a considéré que le système de transfert automatique d’affaires
judiciaires a – injustement – donné lieu à des attaques contre
l'ensemble du système judiciaire hongrois et remis en cause
l'indépendance de la justice, en dépit du fait que le transfert
d'actions en justice existe aussi dans plusieurs Etats membres de
l'Union.
En ce
qui concerne la publicité politique et ses restrictions, la Commission
européenne a seulement demandé comment la Hongrie souhaitait harmoniser
la législation et La loi fondamentale à cet égard – a expliqué le
ministre. Ainsi, une proposition d'amendement prévoyait de supprimer les
élections au Parlement européen du champ d'application de cette
restriction, mais cela a finalement été abandonné parce qu'il n'y avait
aucune raison justifiant un traitement différent pour les élections du
Parlement hongrois et celles du Parlement européen. Par conséquent, la
disposition de la Loi fondamentale prévaudra, car la réglementation
hongroise ne peut pas être opposée.
Le
ministre a également rappelé que la Commission européenne avait déjà
publiquement et clairement accepté le fait que cette question ne relève
pas de la compétence de l'Union européenne et que les États membres ont
le pouvoir de décider sur de telles questions, comme les restrictions
concernant les campagnes électorales et la publicité. Il a notamment
fait référence à la Vice-présidente de la Commission européenne Viviane
Reding qui, en réponse à des problèmes similaires concernant les
restrictions à la loi électorale polonaise en avril 2011 ou encore la
législation bulgare en février 2012, avait déclaré que de telles
restrictions ne tombent pas dans le champ d'application du droit
européen et que les États membres sont libres de décider sur ces
questions.
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