jeudi 13 juin 2013

Cause supérieure par Flora

Nouvelles alarmantes, eaux gonflées par la fonte des neiges et des pluies torrentielles... Après l'Allemagne, l’Autriche, la République Tchèque, nous savions que la prochaine étape serait la Hongrie.
On peut suivre le Danube qui part d'une maigre source de la Forêt Noire en Allemagne, devient peu à peu le fleuve majestueux qui relie les pays d'une bonne partie de l'Europe, cueillant au passage des affluents puissants, pour les amener jusqu'à la mer Noire. Large, paresseux, c'est un fleuve des plaines qui prend ses aises à travers six pays pour se répandre dans les ramifications de son delta en Roumanie.
La Hongrie, bassin entre les Carpates et les Alpes, est habituée aux dangers des eaux, aux inondations dévastatrices et aux luttes incessantes contre elles. Depuis plus d'une semaine, sur les réseaux sociaux, des images et des témoignages se succèdent, montrant les chaînes des milliers de bénévoles aux côtés des pompiers, des militaires et d'autres professionnels de la défense contre les dégâts des eaux, se relayant jour et nuit pour renforcer les digues, remplir et placer inlassablement les innombrables sacs de sable. D'autres qui se mobilisent spontanément pour les ravitailler. C'est devenu une cause nationale. Les tiraillements, les querelles politiques souvent stériles, les calculs électoraux se sont tus, plus probablement ont déclaré un armistice fragile qui ne signifie sûrement pas la fin des hostilités.
Les gens redécouvrent brièvement la fraternité, la cohésion dans un pays qui se détruit à petit feu dans une cassure alimentée par des arrières-pensées de lutte pour le pouvoir. Dix millions de sacs de sable remplis, un par habitant, en tenant compte des nourrissons et des grabataires. Roms ou pas Roms, ils travaillent main dans la main sur les digues de fortune. Je lis partout l'enthousiasme et l'admiration pour ce sursaut national, qui se terminent souvent par un appel à l'adresse des politiques : « Fichez-nous la paix avec vos basses manœuvres et vos manipulations au service de vos ambitions, laissez-nous entre gens de bonne volonté ! »
Je sais, je sais, nous ne vivons pas au pays des bisounours Demain sera un autre jour.

Rozsa Millet
rozsatatar(AT)wanadoo.fr

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