116 Avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
Réservation : danubia.orchestra@instituthongrois.fr
László Lajtha, compositeur,
musicologue hongrois est né à Budapest en 1892. Après des études à
l’Académie de musique et à l’Université de Budapest, il se perfectionne à
Leipzig et à Paris. Dès 1910, à l’instar de Bartók et Kodály, il
collecte les chants traditionnels hongrois puis entre au département de
musicologie du Musée national hongrois et enseigne à l’Académie de
musique. Entre les deux guerres, il sillonne l’Europe, avec une
prédilection pour Paris, où il participe, avec Transman, Tchérepine et
Michalovski, à ce que l’on appelle l’Ecole de Paris. Il retrouve
l’Académie de musique de Budapest en 1952, comme professeur et directeur
des recherches ethno-musicographiques, publiant régulièrement des
transcriptions de musiques populaires. Abondante et variée, son œuvre de
compositeur est dominée par neuf symphonies et une part importante de
musique de chambre.
On
reconnaît généralement dans l’œuvre de Lajtha l’influence des
compositeurs français (Debussy, Ravel, Dukas), aux côtés d’une forte
empreinte nationale, prenant très profondément ses racines dans la
tradition populaire hongroise.
Envisagé comme un pendant de la 4e Symphonie (Printemps), la 7e Symphonie
(Automne), créée en 1957, a été rebaptisée par Lajtha (1892-1963)
Symphonie révolutionnaire. L’artiste évoquait ainsi les origines de son
œuvre :
« Après avoir terminé la 7e Symphonie,
je savais instinctivement ce dont je suis pleinement conscient
aujourd’hui : c’est une œuvre profondément tragique. Elle évoque
l’antagonisme entre la lumière et l’obscurité, la chute des anges
coupables de la lumière des cieux à l’obscurité des enfers »
«
Cette passion tragique, cette tristesse tantôt sombre tantôt
sentimentale dont mon œuvre est imprégnée, je les porte dans mon cœur
depuis des années comme le faisaient les poètes hongrois. Rien de plus
naturel, l’histoire de la Hongrie compte beaucoup d’événements tragiques
dont certains menaçaient l’existence même du pays. Comme le vent attise
les braises, les événements de 1956 ont ravivé ce projet en gestation
depuis de longues années. Je ne serais pas un artiste appartenant à la
communauté hongroise si je n’avais pas été touché par ce qui s’est
passé. C’est un événement historique dramatique quand un conflit oppose
des Hongrois à des Hongrois en mettant en danger l’avenir. Les
instruments se plaignent des tragédies hongroises, ils prient pour la
justice et un futur paisible en évoquant les mélodies de l’Hymne
national. Le public pourra en juger par lui-même lorsque la 7eSymphonie sera également présentée en Hongrie. »
En
effet, cette œuvre a été présentée pour la première fois à Paris en
1958, interprétée par l’orchestre symphonique de la Radio hongroise
dirigée par György Lehel. Le compositeur Henry Barraud, ami proche de
Lajtha, évoquait ainsi la première :
« …Je fus épouvanté par l’évidence que cette 7e Symphonie
était une évocation dramatique des journées où toute une population
désarmée luttait désespérément contre une armée cuirassée, décidée à ne
lui faire aucun quartier. Dans les couloirs du théâtre, avant et après
l’exécution, je fis l’impossible pour voir un à un les critiques
présents au concert et les supplier de ne faire dans leurs articles
aucune allusion à cet aspect de l’œuvre. Comme je le prévoyais, la
presse parvenue à Budapest provoqua de nouvelles convocations de Lajtha
dans les caves de la police où il eut à mener les plus durs combats. »
(Henry Barraud, Un compositeur aux commandes de la Radio, Fayard, 2010)
Au programme :
Beethoven : Ouverture Egmont, opus 84
Bartók : Concerto pour piano n° 2 – avec la participation de János Balázs (piano)
László Lajtha : Symphonie n°7 « Révolution » op. 63
Bartók : Concerto pour piano n° 2 – avec la participation de János Balázs (piano)
László Lajtha : Symphonie n°7 « Révolution » op. 63
Chef d’orchestre : Máté Hámori
Fondé
en 1993 par Domonkos Héja, l’orchestre Danubia d’Óbuda a travaillé avec
des chefs d’orchestre mondialement reconnus tels que Ken-Ichiro
Kobayashi, Iouri Simonov, José Cura, Rico Saccani ou Sir Neville
Marriner. Récompensé par le prestigieux titre « Orchestre National de
jeunesse » attribué par le Ministère de la culture (2001), l’ensemble
est dirigé, depuis 2013, par Máté Hámori.
Ce concert a été réalisé grâce au soutien du Comité commémoratif du 60e anniversaire de la révolution de 1956.
Entrée libre
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