lundi 7 novembre 2016

Concert de l’orchestre Danubia d’Óbuda 15 novembre 2016 à 19h30 - Maison de la Radio, Salle 104

Maison de la Radio, Salle 104
116 Avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
Réservation : danubia.orchestra@instituthongrois.fr

László Lajtha, compositeur, musicologue hongrois est né à Budapest en 1892. Après des études à l’Académie de musique et à l’Université de Budapest, il se perfectionne à Leipzig et à Paris. Dès 1910, à l’instar de Bartók et Kodály, il collecte les chants traditionnels hongrois puis entre au département de musicologie du Musée national hongrois et enseigne à l’Académie de musique. Entre les deux guerres, il sillonne l’Europe, avec une prédilection pour Paris, où il participe, avec Transman, Tchérepine et Michalovski, à ce que l’on appelle l’Ecole de Paris. Il retrouve l’Académie de musique de Budapest en 1952, comme professeur et directeur des recherches ethno-musicographiques, publiant régulièrement des transcriptions de musiques populaires. Abondante et variée, son œuvre de compositeur est dominée par neuf symphonies et une part importante de musique de chambre.
On reconnaît généralement dans l’œuvre de Lajtha l’influence des compositeurs français (Debussy, Ravel, Dukas), aux côtés d’une forte empreinte nationale, prenant très profondément ses racines dans la tradition populaire hongroise.
Envisagé comme un pendant de la 4e Symphonie (Printemps), la 7e Symphonie (Automne), créée en 1957, a été rebaptisée par Lajtha (1892-1963) Symphonie révolutionnaire. L’artiste évoquait ainsi les origines de son œuvre :
« Après avoir terminé la 7e Symphonie, je savais instinctivement ce dont je suis pleinement conscient aujourd’hui : c’est une œuvre profondément tragique. Elle évoque l’antagonisme entre la lumière et l’obscurité, la chute des anges coupables de la lumière des cieux à l’obscurité des enfers »
« Cette passion tragique, cette tristesse tantôt sombre tantôt sentimentale dont mon œuvre est imprégnée, je les porte dans mon cœur depuis des années comme le faisaient les poètes hongrois. Rien de plus naturel, l’histoire de la Hongrie compte beaucoup d’événements tragiques dont certains menaçaient l’existence même du pays. Comme le vent attise les braises, les événements de 1956 ont ravivé ce projet en gestation depuis de longues années. Je ne serais pas un artiste appartenant à la communauté hongroise si je n’avais pas été touché par ce qui s’est passé. C’est un événement historique dramatique quand un conflit oppose des Hongrois à des Hongrois en mettant en danger l’avenir. Les instruments se plaignent des tragédies hongroises, ils prient pour la justice et un futur paisible en évoquant les mélodies de l’Hymne national. Le public pourra en juger par lui-même lorsque la 7eSymphonie sera également présentée en Hongrie. »
En effet, cette œuvre a été présentée pour la première fois à Paris en 1958, interprétée par l’orchestre symphonique de la Radio hongroise dirigée par György Lehel. Le compositeur Henry Barraud, ami proche de Lajtha, évoquait ainsi la première :
« …Je fus épouvanté par l’évidence que cette 7e Symphonie était une évocation dramatique des journées où toute une population désarmée luttait désespérément contre une armée cuirassée, décidée à ne lui faire aucun quartier. Dans les couloirs du théâtre, avant et après l’exécution, je fis l’impossible pour voir un à un les critiques présents au concert et les supplier de ne faire dans leurs articles aucune allusion à cet aspect de l’œuvre. Comme je le prévoyais, la presse parvenue à Budapest provoqua de nouvelles convocations de Lajtha dans les caves de la police où il eut à mener les plus durs combats. » (Henry Barraud, Un compositeur aux commandes de la Radio, Fayard, 2010)
Au programme :
Beethoven : Ouverture Egmont, opus 84
Bartók : Concerto pour piano n° 2 – avec la participation de János Balázs (piano)
László Lajtha : Symphonie n°7 « Révolution » op. 63
Chef d’orchestre : Máté Hámori
Fondé en 1993 par Domonkos Héja, l’orchestre Danubia d’Óbuda a travaillé avec des chefs d’orchestre mondialement reconnus tels que Ken-Ichiro Kobayashi, Iouri Simonov, José Cura, Rico Saccani ou Sir Neville Marriner. Récompensé par le prestigieux titre « Orchestre National de jeunesse » attribué par le Ministère de la culture (2001), l’ensemble est dirigé, depuis 2013, par Máté Hámori.
Ce concert a été réalisé grâce au soutien du Comité commémoratif du 60e anniversaire de la révolution de 1956.
Entrée libre

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