Chers Amis,
Nous portons à votre connaissance l’email que Monsieur l’Ambassadeur Georges Károlyi a adressé hier, jeudi 30 mars 2017, à l’Agence France-Presse.
«A l’attention de la Direction de la Rédaction et du Service International
Votre dépêche sur la « mise en détention systématique des migrants en Hongrie » a été reprise par de très nombreux médias. Afin d’éviter tout malentendu sur l’interprétation à donner de la décision du gouvernement hongrois, je souhaite vous faire savoir ce qui suit :
- Le terme « mise en détention » appliqué aux zones de transit mises en place est impropre, sauf à considérer qu’un voyageur qui attend dans la zone de transit d’un aéroport que ses papiers soient examinés se considère comme « mis en détention » ;
- L’interprétation à la charge de la Hongrie de la statistique intitulée « primo-demandeurs d’asile » figurant dans votre graphique est exactement l’erreur à ne pas commettre : en effet, s’il n’y a eu que 1,1% de demandes acceptées, c’est que les 98,9 autres % ont été déposées par des migrants qui, profitant de la liberté de circulation qui leur était laissée, ont quitté la Hongrie avant l’instruction de leur demande pour se retrouver dans un autre pays (principalement l’Allemagne), ce qui a obligé l’administration hongroise à clôturer leur dossier. Pour cette raison, vous comprendrez que comparer ce 1,1% avec les 66,3% de l’Allemagne n’a aucun sens. Comparer un pays de transit comme la Hongrie avec un pays de destination comme l’Allemagne revient à comparer des torchons et des serviettes, et à donner de la Hongrie, de manière totalement artificielle, une image de sévérité vis-à-vis des réfugiés face à la « généreuse » Allemagne. Si les demandeurs disparus étaient restés en Hongrie, comme du reste la convention de Dublin les oblige, il y a fort à parier que le 1,1% hongrois aurait été bien plus élevé et le 66,3% allemand, bien plus faible.
- En ce qui concerne les kilométrages de clôture, il y en a presque autant sur le territoire de l’agglomération de Calais (en additionnant la protection de la rocade et celle du périmètre d’Eurotunnel) que sur la totalité de la frontière hungaro-serbe…
Je me permets également de vous préciser que le ministère de l’Intérieur hongrois a démenti mercredi 29 mars par communiqué l’assertion du Comité Helsinki selon laquelle la Cour Européenne des Droits de l’Homme aurait « bloqué » le transfert de 8 mineurs et d’une femme enceinte vers les zones de transit. Etant donné qu’aucune décision dans ce sens n’a été prise à ce jour par le gouvernement hongrois, il n’y a en effet rien à « bloquer ». Par ailleurs, la procédure à laquelle est soumise cette Cour rend impossible tout « référé » de cette nature.
Nous comprenons parfaitement l’activisme des ONG dans leur domaine de compétence, mais à trop les écouter unilatéralement on risque de passer à côté de la vérité.
Avec l’expression de mes meilleurs sentiments,
Georges Károlyi
Ambassadeur de Hongrie »
Nous portons à votre connaissance l’email que Monsieur l’Ambassadeur Georges Károlyi a adressé hier, jeudi 30 mars 2017, à l’Agence France-Presse.
«A l’attention de la Direction de la Rédaction et du Service International
Votre dépêche sur la « mise en détention systématique des migrants en Hongrie » a été reprise par de très nombreux médias. Afin d’éviter tout malentendu sur l’interprétation à donner de la décision du gouvernement hongrois, je souhaite vous faire savoir ce qui suit :
- Le terme « mise en détention » appliqué aux zones de transit mises en place est impropre, sauf à considérer qu’un voyageur qui attend dans la zone de transit d’un aéroport que ses papiers soient examinés se considère comme « mis en détention » ;
- L’interprétation à la charge de la Hongrie de la statistique intitulée « primo-demandeurs d’asile » figurant dans votre graphique est exactement l’erreur à ne pas commettre : en effet, s’il n’y a eu que 1,1% de demandes acceptées, c’est que les 98,9 autres % ont été déposées par des migrants qui, profitant de la liberté de circulation qui leur était laissée, ont quitté la Hongrie avant l’instruction de leur demande pour se retrouver dans un autre pays (principalement l’Allemagne), ce qui a obligé l’administration hongroise à clôturer leur dossier. Pour cette raison, vous comprendrez que comparer ce 1,1% avec les 66,3% de l’Allemagne n’a aucun sens. Comparer un pays de transit comme la Hongrie avec un pays de destination comme l’Allemagne revient à comparer des torchons et des serviettes, et à donner de la Hongrie, de manière totalement artificielle, une image de sévérité vis-à-vis des réfugiés face à la « généreuse » Allemagne. Si les demandeurs disparus étaient restés en Hongrie, comme du reste la convention de Dublin les oblige, il y a fort à parier que le 1,1% hongrois aurait été bien plus élevé et le 66,3% allemand, bien plus faible.
- En ce qui concerne les kilométrages de clôture, il y en a presque autant sur le territoire de l’agglomération de Calais (en additionnant la protection de la rocade et celle du périmètre d’Eurotunnel) que sur la totalité de la frontière hungaro-serbe…
Je me permets également de vous préciser que le ministère de l’Intérieur hongrois a démenti mercredi 29 mars par communiqué l’assertion du Comité Helsinki selon laquelle la Cour Européenne des Droits de l’Homme aurait « bloqué » le transfert de 8 mineurs et d’une femme enceinte vers les zones de transit. Etant donné qu’aucune décision dans ce sens n’a été prise à ce jour par le gouvernement hongrois, il n’y a en effet rien à « bloquer ». Par ailleurs, la procédure à laquelle est soumise cette Cour rend impossible tout « référé » de cette nature.
Nous comprenons parfaitement l’activisme des ONG dans leur domaine de compétence, mais à trop les écouter unilatéralement on risque de passer à côté de la vérité.
Avec l’expression de mes meilleurs sentiments,
Georges Károlyi
Ambassadeur de Hongrie »
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