Valami nagy-nagy tüzet kéne rakni,
Hogy melegednének az emberek.
Ráhányni mindent, ami antik, ócska,
Csorbát, töröttet s ami új, meg ép,
Gyermekjátékot, - ó, boldog fogócska! -
S rászórni szórva mindent, ami szép.
Dalolna forró láng az égig róla
S kezén fogná mindenki földiét.
Valami nagy-nagy tüzet kéne rakni,
Hisz zúzmarás a város, a berek...
Fagyos kamrák kilincsét fölszaggatni
És rakni, adjon sok-sok meleget.
Azt a tüzet, ó jaj, meg kéne rakni,
Hogy fölengednének az emberek!
1922. november 12.
HIVER
Il faudrait faire un feu... bien grand, bien haut,
Pour que tous les humains se chauffent à sa flamme.
Nous jetterions dedans tel bibelot vieillot,
Tels objets ébréchés, cassés, tel jeu de dames,
Les jouets des enfants, tel autre jeu,
M'entends-tu, chat perché ? Et dans ce feu,
Nous éparpillerions, je le proclame,
Tout ce qui semble beau. L'on entendrait soudain
L'incandescente flamme offrir au ciel serein
Les ardeurs de son chant. Les gens d'une même âme,
Ou d'un même pays, se donneraient la main.
Il faudrait faire un feu d'une folle envergure,
Car le givre a couvert les villes et les prés ;
Faire sauter la si froide serrure
De nos garde-manger. Et que les jets pourprés
Reçoivent de nos mains leur riche nourriture
Pour donner en retour la chaleur douce et pure.
Il faudrait, oui, faire ce noble feu
Afin que les humains se dégèlent un peu.
Hogy melegednének az emberek.
Ráhányni mindent, ami antik, ócska,
Csorbát, töröttet s ami új, meg ép,
Gyermekjátékot, - ó, boldog fogócska! -
S rászórni szórva mindent, ami szép.
Dalolna forró láng az égig róla
S kezén fogná mindenki földiét.
Valami nagy-nagy tüzet kéne rakni,
Hisz zúzmarás a város, a berek...
Fagyos kamrák kilincsét fölszaggatni
És rakni, adjon sok-sok meleget.
Azt a tüzet, ó jaj, meg kéne rakni,
Hogy fölengednének az emberek!
1922. november 12.
HIVER
Il faudrait faire un feu... bien grand, bien haut,
Pour que tous les humains se chauffent à sa flamme.
Nous jetterions dedans tel bibelot vieillot,
Tels objets ébréchés, cassés, tel jeu de dames,
Les jouets des enfants, tel autre jeu,
M'entends-tu, chat perché ? Et dans ce feu,
Nous éparpillerions, je le proclame,
Tout ce qui semble beau. L'on entendrait soudain
L'incandescente flamme offrir au ciel serein
Les ardeurs de son chant. Les gens d'une même âme,
Ou d'un même pays, se donneraient la main.
Il faudrait faire un feu d'une folle envergure,
Car le givre a couvert les villes et les prés ;
Faire sauter la si froide serrure
De nos garde-manger. Et que les jets pourprés
Reçoivent de nos mains leur riche nourriture
Pour donner en retour la chaleur douce et pure.
Il faudrait, oui, faire ce noble feu
Afin que les humains se dégèlent un peu.
(texte français de Jean-Paul Faucher extrait de "Aimez-moi - L'oeuvre poétique" éditions Phébus Paris 2005)
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