Qu'est-ce
qui fait que votre paysage interne, soudain, se métamorphose, du noir
et blanc en deux dimensions, terne et déprimant en multicolore
chatoyant, avec saillies et profondeurs, modelées par un grand soleil ?
Pourtant, en apparence, rien n'a changé. Pas même la couleur du ciel, ni
la température de l'air. Seulement votre vision du monde.
Par
acquit de conscience, vous jetez un coup d'œil sur votre horoscope : ne
serait-ce pas un bouleversement planétaire qui aurait balayé les
influences néfastes qui pesaient sur votre ciel astral depuis des
lustres, sans interruption ? Vous n'y croyez pas vraiment, votre esprit
cartésien et rassuré par les lumières de la science s'en amuse...
Cependant, vous n'avez pas besoin d'aller chez les voisins pour chercher
une pincée d'esprit de contradiction...
Les
messages de sympathie affluent : le monde entier vous fait des sourires.
Effacés le vide austère, le silence pesant, les paralysies insondables :
votre charme flétri reprend de la vigueur et redevient irrésistible !
Vous êtes capable de mettre les plus grincheux dans votre poche et les
sceptiques d'hier viennent manger dans votre main ! Des personnes depuis
longtemps disparues refont surface et vous disent à quel point elles
sont heureuses de vous retrouver et vous avouent l'empreinte ineffaçable
et déterminante que vous avez laissée dans leur vie, dans leur parcours
et que l'enchantement se prolonge, intact, avec les retrouvailles...
Incrédule, vous en avez le tournis. Cependant, votre amour-propre en
convalescence avance avec prudence. Derrière vous, tout près, le long
intervalle à la pesanteur de plomb où rien ne bouge, où vos efforts se
cognent contre un mur de béton et tentent de vous “consoler” par un
désespoir tout stoïque pour rester philosophe quand-même, malgré tout...
Cette confiance à peine frémissante reste sur ses gardes : l'expérience
prouve que les embellies trompeuses augurent des tempêtes
dévastatrices...
Alors, Mercure, Jupiter, Mars ?... Ou, tout bêtement, Espoir ?... Prudence. Ne vous emballez pas.
“La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil” - dixit René Char.
Rozsa Millet
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