Par Ludovic Lepeltier-Kutasi Géographe, co-fondateur du Courrier d'Europe centrale
"Entre explosion des prix, effondrement du logement public et montée des investisseurs privés, la capitale hongroise connaît une mutation profonde. En quelques années, Budapest est passée d’un modèle centré sur la propriété à un marché verrouillé où une génération bascule dans la location précaire.
En 2007, Csaba Jelinek - alors jeune étudiant quittant le domicile parental pour s'installer dans le centre de Budapest - ne se doutait pas que sa trajectoire personnelle deviendrait emblématique d'une crise nationale. « À l'époque, on ne parlait quasiment jamais du coût du logement entre amis », raconte-t-il. Il louait alors une chambre pour l'équivalent d'une centaine d'euros par mois. Quinze ans plus tard, dit-il, « une chambre similaire coûte au minimum plus du double ». Et surtout : « si vous discutez avec n'importe quel jeune de 20 ans aujourd'hui à Budapest, la crise du logement surgit immédiatement comme l'un des défis majeurs de leur vie »
Publié dans The Guardian, ce récit d'un sociologue devenu spécialiste du logement résume le basculement qu'a connu la capitale en une quinzaine d'années. Il fait directement écho à une enquête plus approfondie, parue en 2023, menée par le Periféria Központ, un centre de recherche indépendant, dont Csaba Jelinek est co-auteur avec Márton Czirfusz. Le verdict est sans appel : le nombre de Budapestois vivant dans le parc locatif privé a triplé en dix ans, passant de 6 % en 2011 à 19 % en 2022. Quant au parc public, autrefois pilier du logement hongrois, il n'abrite désormais plus que 3 % des habitants de la capitale." La suite sur blogs.mediapart.fr
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