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Hongrie / 1970
Avec András Bálint, Judit Halász, András Szamosfalvy.
Unis depuis leur enfance pendant la Deuxième Guerre mondiale, Jancso et Kata sont séparés par les événements de 1956. Dix ans plus tard, Jancso voyage en train vers la France pour la retrouver.
Restauré en 2016 en 4K par les Archives Nationales du Film de la Hongrie et le Hungarian FilmLab à partir d'un négatif image d'origine et la bande magnétique d'origine, avec le soutien de l'Académie Hongroise des Arts. Étalonnage dirigé par István Szabó.
Un film d’amour appartient au cycle qu’István Szabó réalise
avant d’entamer une carrière internationale au début des années 1980. Ce
pan de l’œuvre est marqué par une veine générationnelle (partiellement
autobiographique) et historique – la jeunesse pendant la Seconde Guerre
mondiale, les illusions et désillusions du communisme instauré après
1945.
Le feuilleté temporel complexe d’Un film d’amour est
fidèle à cette propension, opérant au croisement de l’histoire
individuelle et de l’Histoire collective : Budapest sous les bombes,
cette même ville reprise en main par les soviétiques en 1956, l’exil de
Kata cette année-là, Jancso partant la rejoindre dix ans plus tard. Ces
deux êtres sont unis par un destin implacable, de la pression de
l’Histoire sur leurs existences à la force des sentiments depuis
l’enfance.
Dans une mise en scène vive et tranchante, une narration
aussi déconstruite que limpide, István Szabó orchestre un étourdissant
maelstrom. Le temps du voyage en train de Jancso vers la France, les
retrouvailles futures sont imaginées mais ce sont surtout les souvenirs
qui surgissent. Le montage virtuose s’organise à partir de réminiscences
et de trouées, composant un paysage temporel et sentimental
vertigineux ; le souvenir apparaît comme une fièvre, la mémoire tend
vers une dimension tactile et gestuelle. Une fois les retrouvailles
effectives, la forme et la rythmique du film changent. L’évidence
amoureuse n’est pas foncièrement remise en cause, mais les deux corps et
âmes semblent désynchronisés, comme si l’errance était aussi
sentimentale.
Arnaud Hée
Source : cinematheque.fr

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