"Une nouvelle étude démontre que les citoyens européens attendent de
leurs dirigeants qu’ils respectent les principes, les valeurs et les
lois de l’UE. S’ils ne le font pas, les citoyens veulent que des
sanctions soient appliquées.
Des études menées en Allemagne, en
Italie, en Pologne et en Suède révèlent qu’une majorité de citoyens
interrogés soutient une intervention de l’UE contre les gouvernements
enfreignant les principes démocratiques, même si cela implique des coûts
pour eux-mêmes ou pour l’Union.
L’étude "Democratic backsliding and support for public good provision in the European Union",
menée par les politologues Max Heermann, Sharon Baute et Dirk Leuffen,
examine la manière dont les citoyens de l’Union européenne réagissent
lorsque les États membres commencent à saper les normes démocratiques.
La nouvelle étude
montre que les citoyens européens sont prêts à faire passer les
principes démocratiques avant la loyauté nationale, en soutenant les
sanctions financières pour les pays qui bafouent les normes de l’UE. Le
rapport montre que la politique de cohésion n’est pas à l’abri des
tensions politiques provoquées par le recul de la démocratie.
Le dilemme de la cohésionLa politique de cohésion, principal
instrument de l’UE pour promouvoir la convergence économique et sociale,
est placée au cœur de la discussion du rapport. En canalisant un
soutien financier substantiel vers les régions les moins riches, cette
politique a joué un rôle d’intégration essentiel au sein de l’Union.
Cependant, les auteurs de l'étude soulignent
un paradoxe : les fonds de cohésion ont parfois soutenu des régimes
engagés dans un recul démocratique en fournissant des ressources sans
conditionnalité politique suffisante.
Bien que des mécanismes liant le
déboursement des fonds au respect de l’État de droit aient été
introduits, les contraintes institutionnelles et les compromis
politiques ont souvent émoussé leur efficacité.
En conséquence, la politique de cohésion est
à la fois un symbole de solidarité et un champ de bataille pour
l’intégrité démocratique de l’UE.
Les citoyens soutiennent les sanctionsLa Hongrie en est le principal exemple.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Viktor Orbán en 2010, le pays a connu une
érosion constante des contrôles et équilibres démocratiques, de
l’indépendance judiciaire et du pluralisme des médias." La suite sur euractiv.fr