"Le 16 juin 1989, à Budapest. Sur la symbolique et monumentale place des Héros, noire de monde, on célèbre les martyrs de la révolution hongroise de 1956. Le bloc de l’Est, dont fait partie la Hongrie, est en ébullition démocratique, au seuil de la chute. Sur la scène où s’enchaînent les discours passionnés s’avance un jeune homme aux cheveux mi-longs, la mi-vingtaine. Peu le connaissent alors. Il s’appelle Viktor Orbán et, plusieurs années plus tard, deviendra premier ministre de la Hongrie. Membre de l’Alliance des jeunes démocrates (Fidesz), le jeune homme prononce une allocution qui restera dans les annales. Chantant les louanges de la démocratie, acclamé par la foule, le jeune homme appelle au « départ des troupes russes ».
Trente ans plus tard, le retournement idéologique d’Orbán est spectaculaire, à l’aune de la volte-face national-populiste qu’il a choisi d’opérer. De démocrate europhile, le patron du parti Fidesz s’est mué en chef de file de l’extrême droite européenne. Disposant d’une majorité sans interruption depuis 2010, il a fait main basse sur la presse, la justice et la Constitution, s’engageant dans un conflit ouvert avec Bruxelles.
Mais, avant de devenir le leader de droite radicale qu’il est maintenant, il a connu une mue progressive, qui s’est étirée sur une vingtaine d’années. C’est lorsqu’il arrive à la tête du Fidesz, en 1993, que se révèle son visage d’autocrate. Entre gestion verticale et finances du parti jugées douteuses, des querelles intestines éclatent. Rompant avec l’identité centriste du Fidesz, le jeune Orbán adopte de manière unilatérale une ligne franchement conservatrice, ce qui cause une vague de défections. Le noyau dur demeure." La suite sur ledevoir.com
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