dimanche 31 août 2025

La poutinisation à marche forcée de la Hongrie d’Orbán

"Comment meurt une démocratie, au XXIe siècle, en plein cœur de l’Union européenne (UE) ? Certainement pas dans le vrombissement des chenilles d’un char ni dans la terreur d’un coup d’État fomenté ; non, plutôt que par brutalité et persécution, l’autocratie s’enracine insidieusement, tel un poison lent. C’est en usant des mêmes outils que ceux qui ont permis son arrivée au pouvoir que l’homme fort de Budapest a bâti son projet autoritaire, sans truquer les élections ni écrouer l’opposition. Laboratoire du populisme avant l’heure, depuis 15 ans, la Hongrie de Viktor Orbán persiste, tête baissée, dans son démantèlement de l’État de droit, au risque de faire des émules, et de menacer l’intégrité du projet européen.

Peu avaient imaginé, en 2010, que le premier ministre s’acharnerait à miner les contre-pouvoirs, à nouer des liens étroits avec Moscou et Pékin, à s’engager dans un violent bras de fer avec Bruxelles. Après 15 années de pouvoir sans discontinuer, le Fidesz — sa formation national-conservatrice — est parvenu à ériger la « démocratie illibérale » dont il rêvait, réécrivant la Constitution à sa guise.

Pays aussi membre de l’OTAN, la Hongrie a fait le choix de l’isolationnisme, adoptant une politique étrangère prorusse, résolument hostile à Kiev. Le petit pays d’Europe centrale, d’une population à peine supérieure à celle du Québec (9,6 millions d’habitants), est vénéré par Donald Trump et sert d’inspiration à d’autres potentats en herbe. Faire « Budapest à Varsovie », telle était, par exemple, l’ambition polonaise du parti Droit et Justice (PiS), qui a multiplié les violations démocratiques de 2015 à 2023." La suite sur ledevoir.com

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