Lorsqu’elle quitte clandestinement la Hongrie, en 1956, Agota Kristof porte dans ses bras sa petite fille de 4 mois. Dans son sac, des dictionnaires. Elle traverse une forêt, de nuit, entre la Hongrie et l’Autriche, avec d’autres réfugiés, dont son époux Janos Béri. Elle est partie sans avertir ses proches, laissant derrière elle ses premiers écrits, journaux intimes, pièces de théâtre et poèmes. Elle a 21 ans; quelque chose en elle se brise.
Elle débarque en Suisse avec sa famille le 8 décembre 1956. Les Hongrois qui ont fui l’occupation soviétique sont accueillis à bras ouverts et en fanfare. Dans L’Analphabète, son livre le plus autobiographique, elle racontera, de son style dépouillé et lapidaire: «Nous arrivons à Lausanne. Nous sommes logés dans une caserne sur les hauteurs de la ville, près d’un terrain de football. De jeunes femmes habillées comme des militaires prennent nos enfants avec des sourires rassurants. Hommes et femmes sont séparés pour la douche. On emporte nos vêtements pour les désinfecter.» La suite sur letemps.ch (article payant)
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