1926 : Naissance à Berlin
1933 : Fuite en France
1941 : Fuite au Mexique
1945 : Retour solitaire à Paris, élève de Frédéric Joliot
1951 : Première visite à sa mère, en Allemagne de l’Est
1954 : Thèse de doctorat ès sciences physiques, Paris
"Mon père, László Radványi, était hongrois. Tout jeune, comme étudiant, il a participé à la révolution de 1919, à Budapest, et a fui la répression à Vienne, puis à Heidelberg, en Allemagne. C’est là, à l’université, qu'il a rencontré ma mère. Par la suite, il n’a jamais voulu remettre les pieds en Hongrie et n’a jamais non plus voulu dire pourquoi. Ma mère, elle, était d’une famille juive de Mayence installée dans la région depuis des siècles ; ses parents, qui étaient antiquaires, l’avaient éduquée dans le respect des bonnes manières allemandes, qu’elle nous a d’ailleurs transmis. Ils trouvaient, paraît-il, son fiancé un peu exotique, mais ne se sont pas opposés au mariage. Elle s’appelait Netty Reiling, mais elle a pris très tôt le nom de plume d’Anna Seghers. Mon père l’appelait “Tschibi”, je crois que ça veut dire “poussin” en hongrois. Ils se sont mariés en 1925 et se sont installés à Berlin, où je suis né l’année suivante. Mon père était un militant proche du Parti communiste et sous son influence, ma mère s’est rapprochée aussi de la politique. Elle était membre de l’Association des écrivains prolétariens, lui a été l’un des fondateurs de l’Université ouvrière de Berlin, où il enseignait l’économie, l’histoire, la philosophie. J’ai très peu de souvenirs de ces années, à part celui d’un grand meeting, où un ami de mes parents m’a pris sur ses épaules, pour que je voie l’orateur au-dessus de la foule. Je me rappelle aussi mes débuts à l’école, et le climat prussien, sévère, qui y régnait." La suite sur histoire-immigration.fr