"Avec une coalition de partis d’opposition, le député Vert espère
renverser le gouvernement nationaliste aux élections législatives du
3 avril. Le trentenaire, héritier et fils d’une intellectuelle
pro-Orbán, est le premier parlementaire de son pays à avoir fait son
coming out.
Le
député arrive avec ses baskets jaune pétant, dans un de ces bars
branchés de Budapest où il évolue comme un poisson dans l’eau. « Je viens d’une famille très freudienne »,
lance-t-il en forme de présentation dans un anglais parfait, avant de
répondre aux questions au rythme d’une mitraillette, mais en écartant
systématiquement les plus intimes. « Je comprends que ça vous intéresse, mais vous n’êtes pas mon psychologue. »
A
30 ans, Péter Ungár, élu d’opposition du Parti vert de Hongrie (LMP),
est une des plus grandes énigmes de la vie politique hongroise. Bien que
fils de la principale figure intellectuelle alliée à Viktor Orbán
– Maria Schmidt, la directrice du Musée de la terreur de Budapest –, il
est l’un des leaders de l’alliance inédite de six partis d’opposition
qui espère renverser le premier ministre nationaliste, au pouvoir depuis
douze ans, lors des élections législatives du 3 avril.
Choix courageux d’assumerA
cela s’ajoute qu’il est le premier responsable politique hongrois en
activité à avoir assumé ouvertement son homosexualité. Un choix
courageux à l’heure où Viktor Orbán a décidé de faire du sujet le
principal axe de sa campagne. Le même jour que les législatives, les
Hongrois sont en effet invités à se prononcer par référendum sur « la protection des enfants », avec des questions aussi biaisées qu’« êtes-vous favorable à l’enseignement de l’orientation sexuelle aux mineurs sans le consentement des parents ? » ou « êtes-vous favorable à la promotion de la thérapie de changement de sexe pour les enfants mineurs ? »
« Un référendum homophobe, mais qui n’aura aucune conséquence juridique vu la formulation des questions », veut
rassurer Péter Ungár, dans un contexte où de nombreux homosexuels ont
quitté la Hongrie ces dernières années face au climat de haine et aux
messages gouvernementaux confondant homosexualité et pédophilie.
Né en 1991 dans une riche famille de Budapest, Péter Ungár assure avoir découvert son homosexualité à la fin des années 2000, « à une époque où l’extrême droite s’en prenait violemment à la Gay Pride », rappelle-t-il.
Après
avoir fait fortune dans l’immobilier, son père meurt en 2006, en lui
laissant en héritage sa fortune et son judaïsme. Peu après, Péter Ungár
commence à s’intéresser à la politique « par rébellion contre [sa] mère » et pour contrer « cette atmosphère où tout est devenu trop hystérique, trop divisé et trop émotionnel » sous l’influence de Viktor Orbán." La suite sur lemonde.fr (article payant)