vendredi 18 février 2022

De la presse hongroise à « Mediapart », une vaste opération de déstabilisation en faveur de Viktor Orban

Menée de façon ultraprofessionnelle, l’entreprise de désinformation lancée depuis l’outil de propagande du pouvoir hongrois rappelle furieusement celle ayant déjà eu lieu juste avant les législatives de 2018. 

A quelques semaines des élections législatives hongroises du 3 avril, qui s’annoncent les plus serrées en douze ans pour le premier ministre nationaliste Viktor Orban, tous les coups bas semblent permis. Depuis le 7 février, une vaste opération de désinformation et de déstabilisation des ONG a été lancée depuis le Magyar Nemzet, le principal quotidien du pouvoir hongrois. Menée de façon ultraprofessionnelle, elle rappelle furieusement celle ayant déjà eu lieu juste avant les législatives de 2018, et qui avait été attribuée par le site Politico à l’agence de renseignement privée israélienne Black Cube.

Tous les jours où presque, un nouvel article est publié dans le Magyar Nemzet se basant sur des enregistrements secrets de militants qui avoueraient l’existence d’un soi-disant « réseau Soros », du nom du milliardaire et philanthrope américain d’origine hongroise George Soros dont Viktor Orban a fait l’ennemi numéro un. Ce prétendu réseau serait destiné à affaiblir l’image de la Hongrie et de Viktor Orban dans les grands médias internationaux. Visiblement effectués à l’insu de leurs participants, tous ces enregistrements seraient parvenus « à la rédaction en provenance d’une adresse électronique inconnue », affirme cet ancien quotidien prestigieux, devenu sous l’influence d’Orban le principal outil de propagande du pouvoir.

Le premier à ouvrir le bal de cette opération « SorosLeaks » le 7 février était Andrej Nosko, ancien cadre de la fondation Open Society de M. Soros. Dans un bref extrait d’une conversation Skype dénuée de tout contexte, il affirme ainsi que « la couverture médiatique » sur la Hongrie « est biaisée », parce que « les journalistes étrangers me demandaient des contacts ». Dans la foulée sont apparues d’autres vidéos avec des anciens journalistes ou des activistes d’association luttant pour l’Etat de droit. L’un d’entre eux affirme par exemple « avoir l’impression que, dans les pays occidentaux, il existe un récit étrange qui amène à penser que la Hongrie est un endroit où la démocratie est inexistante ».

Dans ses articles traduits en anglais, français et allemand, le Magyar Nemzet en déduit que « les agents de Soros se font pincer les uns après les autres : il n’y a pas une ombre de dictature en Hongrie » et que « l’image que la presse internationale donne de la réalité hongroise est faussée ». Un message repris dans les instants suivant la publication par les médias proches du pouvoir, et sur le blog du gouvernement en anglais." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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