Le Maroc a démenti tout usage du logiciel par ses services, alors que la Hongrie fait mine d’ignorer le scandale.
Le Maroc a catégoriquement démenti, lundi 19 juillet, que ses services
de sécurité aient eu recours au logiciel espion israélien Pegasus pour
cibler des journalistes ou personnalités nationales ou étrangères, comme
l’en accusent plusieurs médias internationaux. Le gouvernement marocain
a, dans un communiqué, dénoncé comme « mensongères » les informations selon lesquelles les services de sécurité du royaume « ont
infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales
et étrangères et de responsables d’organisations internationales à
travers un logiciel informatique ».
Client de l’entreprise NSO depuis au moins 2017, selon nos informations,
le royaume va jusqu’à nier disposer de ce type d’outils de
surveillance. « Le gouvernement n’a jamais acquis de logiciels
informatiques pour infiltrer des appareils de communication, de même que
les autorités marocaines n’ont jamais eu recours à ce genre d’actes », poursuit le communiqué, ajoutant que « le collectif médiatique (…) est incapable de fournir des preuves pour appuyer ses allégations ».
Concernant l’enquête elle-même, menée pendant six mois par les rédactions du « Projet Pegasus », le Maroc dit « défier le collectif [de 17 médias, dont Le Monde],
tout comme il l’avait fait avec Amnesty International, de fournir des
preuves réalistes et scientifiques qui peuvent faire l’objet d’une
expertise et d’une contre-expertise indépendantes sur la véracité de ces
allégations ». Or, la méthodologie du Security Lab d’Amnesty
International, qui a été explicitée dans un rapport technique public et
détaillé, a bien été validée de manière indépendante par les chercheurs
du Citizen Lab de l’université de Toronto, experts dans la détection des
logiciels espions et spécialisés dans l’analyse de Pegasus.
« Une honte » pour la HongrieDu
côté de la Hongrie, le contraste a été grand, lundi, entre, d’un côté,
la presse indépendante et les leaders de l’opposition – qui ont
massivement repris les révélations du « Projet Pegasus » – et, de
l’autre, le gouvernement de Viktor Orban comme la presse qu’il contrôle,
qui ont minoré ou totalement ignoré qu’au moins cinq journalistes, dix
avocats et plusieurs hommes d’affaires ont été désignés pour cible par
le logiciel israélien. L’Association des journalistes hongrois a, pour
sa part, vivement « protesté contre la tentative d’intimider les travailleurs de la presse par une telle surveillance secrète »,
alors que les journalistes des médias pro-pouvoir avaient visiblement,
eux, reçu pour consigne de ne surtout pas couvrir le scandale." La suite sur lemonde.fr (article payant)