"Quand j’y repense aujourd’hui, je me dis que cette nuit-là, dans mon sommeil, j’ai perdu la raison. Certes, je suis redevenu depuis un homme comme il faut – disons, à peu près comme il faut – et à peu de choses près celui que j’étais auparavant. Mais commençons par le début."
En parallèle de toutes mes lectures contemporaines de ces derniers temps, j’ai aussi lu Précipice, de Milán Füst. Né en 1888, l’auteur avait tout juste quarante ans à la parution de ce « roman bref » en Hongrie en 1929. C’est peut-être aussi l’âge que donne l’auteur à son personnage principal et narrateur, un professeur d’université. Quarante ans, l’âge de la crise ? Ce n’est pas en ces termes qu’un écrivain bourgeois de l’entre-deux-guerres s’exprimerait, mais c’est finalement bien de cela qu’il s’agit.
Un beau matin, alors que sa femme est en visite chez sa famille, le
narrateur se réveille « épuisé et de méchante humeur. » Il enchaîne les
rituels du matin – la douche, la cigarette près du poêle à gaz (c’est
l’hiver, le brouillard règne au dehors), le petit déjeuner, la
préparation du cours du matin – partagé entre la satisfaction que lui
procure le bien-être matériel et l’envie « de donner quelques coups de
pied dans [la] membrane [qui le] sépare du chaos. » La suite sur passagealest.wordpress.com
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