"La Commission ne compte pas débloquer les aides du plan de relance européen destinées à la Hongrie si le gouvernement ne revient pas sur sa loi assimilant homosexualité et pédophilie.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, avait prévu de se rendre à Budapest, jeudi 8 juillet, pour l’une des étapes du tour des capitales qu’elle effectue afin d’incarner le plan de relance européen de 750 milliards d’euros. A chaque fois que l’exécutif qu’elle dirige valide le plan national d’un Etat membre – en lui ouvrant ainsi l’accès aux aides communautaires –, Mme von der Leyen prend soin de l’annoncer en direct à l’heureux élu.
Finalement, elle a jugé urgent d’attendre avant de se rendre en Hongrie, alors que devait entrer en vigueur, le jour même de son arrivée, la loi qui assimile homosexualité et pédophilie. « Ursula von der Leyen était prête à accepter le plan hongrois. La loi a changé la donne. Maintenant, elle veut utiliser le plan pour que Budapest change cette loi », confie un haut fonctionnaire, très au fait du dossier. Avec un argument de poids, puisque Budapest a droit, dans le cadre du plan de relance européen, à 7,2 milliards d’euros de subventions.
Lors du Conseil européen des 24 et 25 juin, nombre de chefs d’Etat et de gouvernement avaient pris à partie le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et tenté de le convaincre de retirer ce texte anti-LGBT. Quelques heures avant ce débat houleux, au cours duquel le Néerlandais Mark Rutte avait évoqué un éventuel départ de la Hongrie de l’Union européenne (UE), le président du pays, Janos Ader, un proche de M. Orban, avait annoncé qu’il promulguait la loi.
Le Parlement européen a, pour sa part, multiplié les pressions sur Mme von der Leyen pour qu’elle retoque le plan de relance hongrois. Jeudi, les eurodéputés ont adopté une résolution - 459 voix pour, 147 contre - qualifiant la loi hongroise « d’entrave claire » aux traités européens et demandant à la Commission de priver Budapest des fonds du plan de relance européen. David Sassoli, l’a dit plusieurs fois : si la Commission n’utilise pas dès maintenant le mécanisme de conditionnalité du versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit, le Parlement européen (qu’il préside) l’attaquera devant la Cour de justice de l’UE.
Loi « honteuse »Jeudi, les eurodéputés ont adopté un texte appelant l’exécutif communautaire à agir « dès que possible » face aux entorses à l’Etat de droit, en frappant au portefeuille les pays fautifs. La résolution – validée par 529 voix, tandis que 150 eurodéputés, essentiellement de l’extrême droite et de la droite conservatrice eurosceptique, ont voté contre – « demande instamment à la Commission d’éviter tout retard supplémentaire dans l’application du règlement »." La suite sur lemonde.fr (article payant)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.