samedi 10 juillet 2021

« Personne ne réprime personne », soutient la ministre de la justice hongroise

"Judit Varga défend le « pluralisme » médiatique en Hongrie et considère qu’une Europe forte passe par des Etats forts.

Judit Varga est ministre de la justice dans le gouvernement de Viktor Orban en Hongrie.

Viktor Orban a signé une lettre, vendredi 2 juillet, avec Marine Le Pen. Sa formation, le Fidesz, est-elle désormais un parti d’extrême droite ?

Cette lettre est très importante car ici, en Europe centrale, nous avons une vision très claire de l’avenir de l’Europe. Cette vision est peut-être encore minoritaire et ne correspond pas au courant mainstream, mais nous devons retourner à des Etats membres forts pour une Europe forte. Tout le monde est libre de nous rejoindre ou non sur cette position, le sujet n’est pas celui des relations futures du Fidesz avec la politique européenne.

Vous ne croyez donc pas encore à un nouveau groupe politique au Parlement européen avec Marine Le Pen…

Ce n’est pas la question du moment. Pour l’instant, il s’agit de fournir une représentation politique vraiment conservatrice aux citoyens de l’Europe.

Dans cette déclaration, vous mentionnez la création d’un nouvel organisme composé de juges constitutionnels nationaux. Est-il destiné à remplacer la Cour de justice de l’Union européenne ?

Les traités disent ce qui relèvent des compétences de l’UE et des Etats. Les cours constitutionnelles sont le gardien ultime des identités nationales, qui sont aussi une valeur européenne selon l’article 4 du traité sur l’Union européenne. Donc avoir une identité nationale n’est pas en contradiction avec les traités, mais fait partie de la coopération européenne. Mais depuis quelque temps, il y a une tendance de l’administration bruxelloise à ne pas accepter ce qui relève des compétences des cours nationales, et cet organisme pourrait apporter l’expertise pour trancher lorsqu’il y a un conflit. La question est la suivante : qui a la compétence pour décider qui a la compétence ?

Quand nous avons rejoint l’UE, il y avait des règles très claires dans les traités, mais, ces vingt dernières années, l’UE ne fonctionne plus strictement conformément aux traités, notamment sur les questions sociales ou d’immigration. Dans ces domaines, il faut respecter les compétences des Etats.

Viktor Orban a été désigné ennemi de la liberté de la presse par Reporters sans frontières. Pourquoi continuez-vous de réduire la liberté de la presse en Hongrie ?

Je refuse cette question : personne ne réprime personne. En Hongrie, nous avons un paysage médiatique équilibré, avec 40 % de vues conservatrices et toujours une majorité de vues libérales. En Europe de l’Ouest, la presse libérale et progressiste domine, avec environ 80 %, mais ce n’est pas équilibré ! Ici, Dieu merci, nous avons une vraie liberté d’opinion et du pluralisme. Ici, les médias publics contiennent des faits et transmettent les informations des actions du gouvernement juste comme dans les autres pays. J’ai lu Le Monde, Libération, Le Soir, le Guardian, ce sont des médias extrêmement à gauche." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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