"Un dernier été, les rives du Balaton, une fille endeuillée : récit autobiographique.
Un journal de deuil à la palette lumineuse : Mourir en été est un livre étonnant. La disparition d’un père se présente souvent parmi les thèmes des récits ou romans autobiographiques – et cela peut lasser –, mais celui-ci baigne d’emblée dans une atmosphère colorée, où la vie, l’amour familial marchent de pair avec la souffrance, la tristesse de la séparation à venir puis effective.
Le deuil commence avant la mort proprement dite. Le père a un cancer, il n’a plus que quelques mois d’existence. C’est un homme aimant et aimé, au «visage heureux», «brûlé par le soleil, creusé de rides de rire». Sa fille, la romancière d’origine hongroise et de langue allemande Zsuzsa Bánk, veut vivre avec lui pleinement ce qui est donné là, le présent qui reste à être ensemble. Elle souhaite répondre à son vœu de passer son dernier été au bord du lac Balaton, et y mourir. C’est le lieu des retrouvailles familiales dans la patrie natale, que le père comme la mère, jeunes gens, ont fui pour l’Allemagne en 1956, juste avant la répression soviétique de l’insurrection de Budapest.
«L’été du noyer»Une notion revient en boucle, de façon presque onirique, «la belle nage», «jó uzsás» en hongrois. L’autrice qui tient de son père le goût de ces échappées dans l’eau du Balaton, au grand large, explique : «Cela désigne la sensation, cela invoque ce qu’elle charrie de grand, de libre, d’apesanteur, les heures de légèreté dans une eau réchauffée par le soleil, cela décrit cette copieuse station dans l’e…" La suite sur liberation.fr (article payant)
*******
Mourir en été
Zsuzsa Bánk
Traduction OLIVIER MANNONI - Langue d'origine : ALLEMAND
Rivages 2 Février 2022
À propos
"Chacun a son histoire de maladie et de mort, chacun a ses pertes, ses images aux noires ramifications et qui ne pâlissent pas. Les morts ne sont jamais morts, ils ont leur place dans les premières phrases d'une rencontre, d'une discussion, ils sont assis dans les jardins, aux tables, devant les soupières, les corbeilles de pain blanc tranché, ils ordonnent, allons, parlez de moi à présent, ne baissez pas les bras, n'arrêtez pas de parler de moi." Zsuzsa Bánk passe un dernier été auprès de son père qui va mourir. Histoires intime et politique se mêlent. À la fois infiniment pudique et très cru, d'une grande tendresse et d'une violence inouïe, un texte lumineux et bouleversant dont les effets rappellent ceux de "L'Année de la pensée magique" de Joan Didion.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.