- Portrait d'Albert Camus en 1944 © SIPA
« Il nous a fallu, pendant dix ans, lutter d’abord contre la tyrannie hitlérienne et contre les hommes de droite qui la soutenaient. Et pendant dix autres années, combattre la tyrannie stalinienne et les sophismes de ses défenseurs de gauche. »
À l’automne 1956, la gauche européenne assiste à la répression sanglante par le régime soviétique de l’insurrection de Budapest. Depuis la salle Wagram, Albert Camus prononce un discours qui fera date sur sa responsabilité d’intellectuel aux côtés des insurgés de Hongrie écrasé par les chars de Moscou. Nous le publions, ainsi que deux lettres préparatoires, avec les annotations de l’historien Vincent Duclert.
Message à de jeunes français en faveur de la Hongrie
Mademoiselle,
J’ai sincèrement regretté de ne pouvoir répondre à votre invitation comme vous le désiriez.
J’ai pourtant été touché par vos arguments et par la sympathie que vous avez bien voulu me montrer. Mais, outre la répugnance personnelle que j’ai à parler en public, je ne puis répondre à tout ce qui sollicite en même temps et de toutes parts un écrivain libre. De plus, le refus que j’ai déjà opposé à d’autres appels me rendait difficile de répondre au vôtre. Je voudrais enfin me consacrer autant que possible à faire aboutir l’appel des écrivains européens à l’ONU dont j’ai pris l’initiative.
Pourtant je voudrais ne pas être tout à fait absent mardi soir parmi vous. Puisque vous vous adressez à de jeunes auditeurs, peut-être pourriez-vous leur dire ce que, présent, je leur aurais dit et que je vais essayer de résumer.
La seule chose que je puisse aujourd’hui affirmer publiquement, après avoir participé directement ou indirectement à vingt années de notre sanglante histoire, est que la valeur suprême, le bien dernier pour lequel il vaut la peine de vivre et de combattre, reste toujours la liberté." La suite sur legrandcontinent.eu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.