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Conférence donnée par M. Lucas Berton
Rédigées à l’aube de l’histoire de la
littérature occidentale, deux épopées, L’Iliade et L’Odyssée, fascinent
les romantiques. Avec l’importance grandissante que prend la philologie
dès le début du XIXe siècle, la question du rôle d’Homère vis-à-vis de
ces deux œuvres représente alors le cœur de la « question homérique ».
Celle-ci prend une ampleur sans précédent grâce aux travaux du
philologue allemand Friedrich August Wolf : Homère a-t-il rédigé seul
ces deux épopées ou a-t-il formé une œuvre à partir de fragments de
poèmes transmis par une suite d'aèdes ? Par la composition de
ses Rhapsodies hongroises, Franz Liszt souhaite, à l’instar d’un
rhapsode grec, rassembler des fragments de musique tzigane avant de les
coordonner, afin d’en créer un tout homogène, une « épopée bohémienne »,
pouvant refléter l’âme de sa nation — la Hongrie —, dont il souhaite se
« constitue[r] le Rhapsode ». Nous nous interrogerons sur la
signification de ce geste de composition, en nous demandant en quoi la
rhapsodie lisztienne est redevable à la rhapsodie d’Homère. Nous
questionnerons le titre choisi par le musicien, en tentant de montrer en
quoi la nationalité et la rhapsodie sont deux principes synchrones, et
tâcherons de comprendre comment Liszt s’insère dans les débats relatifs à
la « question homérique », les réponses qu’il donne aux interrogations
des philologues. Seront enfin évoquées les caractéristiques de cette
nouvelle épopée qui semble faire écho, par-delà les siècles et les
latitudes, aux rhapsodies d’Homère.
Doctorant contractuel à l'École des
Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris, rattaché au centre
de recherche Georg Simmel (recherches franco-allemandes en sciences
sociales). Membre de Paris Sciences et Lettres (PSL) — Reasearch
University.
Entrée : 5 €, verre de l’amitié lisztienne.
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