"C’est le « game » : franchir la clôture anti-migrants que la Hongrie a érigée à la frontière serbe en 2015, puis espérer échapper à la violence des patrouilles hongroises. Environ un millier d’exilés attendent leur tour à Subotica, dans des squats ou dans la forêt, en jouant au chat et à la souris avec la police serbe. Reportage.
« J’ai déjà tenté dix fois de passer en Hongrie, ça n’a pas marché », confie Arman. « Mais je n’abandonne pas ! » Assis sur un vieux tapis poussiéreux, sous une tonnelle bricolée avec du bois et une grande bâche bleue de récupération, le jeune Afghan d’une vingtaine d’années, qui espère rejoindre le Royaume-Uni, décortique des pistaches en écoutant de la musique sur une petite enceinte portable avec deux de ses amis. C’est là qu’ils ont trouvé un refuge temporaire, entre les lignes de chemin de fer et un vieux bâtiment abandonné de la gare de Subotica, au nord de la Serbie, à la frontière avec la Hongrie. Pour le moment, en cette fin de matinée chaude et ensoleillée, Arman et ses deux compagnons de route patientent. Mais le soir venu, c’est sûr, ils tenteront une fois de plus le « game ».
Le « game », c’est-à-dire quitter la ville de Subotica, atteindre la
forêt qui jouxte la frontière, puis tenter de franchir le « mur
anti-migrants », formule du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán : il
s’agit d’une double barrière de plus de trois mètres de haut, dont
l’une est surmontée de barbelés Concertina, longue de 175 kilomètres,
dotée de caméras et de détecteurs de mouvements, et surveillée par de
multiples patrouilles de la police hongroise. Quelque 800 millions
d’euros ont été nécessaires pour ériger ce dispositif construit à la fin
de l’été 2015, alors que des milliers d’exilés cherchaient à se
réfugier en Europe, fuyant la guerre en Syrie ou la violence et la
pauvreté dans leur pays." La suite sur courrierdesbalkans.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.