mardi 3 août 2010

L'inquiétant héraut de la Grande Hongrie

"Avec ses discours revanchards, les passeports accordés aux minorités hongroises des pays voisins, le projet de ségrégation des élèves tsiganes, le nouveau Premier ministre flirte très dangereusement avec sa droite extrémiste.
Cela se passe début juillet, au centre de Budapest, dans l'un de ces cafés dits « nationaux » dont l'existence ne semble plus choquer grand monde en Hongrie. Ici, à deux pas de l'artère principale de la ville, on ne diffuse pas en boucle le dernier clip à la mode à Paris ou à Londres, mais des images en noir et blanc de 1941 : la « libération » de la Transylvanie par les Croix fléchées, les troupes hongroises alliées à Hitler, celles-là mêmes qui ont procédé à des massacres et à des déportations massives à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ici, on ne discute pas du dernier match de foot en Afrique du Sud, mais de la meilleure façon de récupérer les « territoires perdus» au siècle dernier : la Transylvanie (restituée à la Roumanie en 1945) ou la Haute-Hongrie, c'est-à-dire la Slovaquie.
Ici, entre soi, on écoute des chansons ressassant le démantèlement du royaume de Hongrie à la fin du premier conflit mondial, une partition imposée en 1920 par le traité de Trianon qui, assure-t-on, fait toujours « saigner le peuple » quatre-vingt-dix ans après. Dans le café, on croise de drôles de parti culiers : Sándor Jeszenszky par exemple, qui préside l'« association des motards du sentiment national» (sic !). Le 4 juin, ce grand gaillard tatoué est allé à moto, avec trente compères, de Budapest à Versailles, pour commémorer le 90e anniversaire du «diktat» de Trianon. László Gyebnar aussi, un jeune chauffeur qui dirige la « compagnie des taxis nationaux». Dans ses véhicules, on peut voir la vidéo de 1941 et écouter à fond du rock « chrétien et national». Il a démarré son affaire à l'automne dernier avec une seule voiture. Neuf mois plus tard, il en a trente-sept rien qu'à Budapest. A la rentrée, ce businessman extrémiste aura le droit de faire de la publicité à la télévision publique." La suite sur nouvelobs.com

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