lundi 9 septembre 2013

Eté indien par Flora

La rentrée... Les cycles nous rassurent avec leur retour immuable. Ils rythment notre existence, du berceau jusqu'à la dernière demeure. Après l'été exceptionnellement beau (même ici, dans le Nord), nous voici à la douceur automnale, encore dans la verdure mais les premières feuilles jaunies des platanes de la rue parallèle atterrissent déjà dans mon jardin, survolant les toits de plusieurs étages. Prémices des jours de pluie, des vents du nord, cinglants et pénétrants. Des jours raccourcis où la lumière sera parcimonieuse; il faudra chercher la chaleur dans nos cœurs...
Tous les matins, j'ouvre mes volets avec un soupçon d'angoisse et d'espoir aussi : soleil ou pas ? Comme durant tout l'été. Manque de confiance endurci pendant les vingt-trois années passées dans cette maison. Je me souviens, dans ma jeunesse hongroise, ce soupçon ne m'a même pas effleurée : le soleil, la chaleur étaient immanquablement au rendez-vous, fidèles et infinis. Je n'ai aucun souvenir des prévisions de météo scrutées avec ferveur et appréhension, faisant d'éphémères présentateurs de la minute « météo », d'authentiques vedettes qui font la pluie et le beau temps, influant sur les programmes et les réservations des vacances.
Parfois, dans la Grande Plaine hongroise, de violents orages balayaient la poussière et la chaleur, rafraîchissant les hommes et la nature à grand renfort d'éclairs et de tonnerre, ne s'attardant pas. Coup de colère de soupe au lait, sans rancune. L'odeur de la pluie me reste dans la mémoire, sous les acacias avides de fraîcheur...

Rozsa Millet

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