dimanche 3 août 2014

Trois nouvelles traductions de Dezső Kosztolányi depuis 2011

En plus de ses quatre romans principaux, Dezső Kosztolányi  a aussi écrit un court roman désormais traduit en français. Il s'agit de l'oeuvre "Un mauvais médecin". 
Ce type de récit, appelé kisregény en hongrois, a aussi été choisi par Mikszáth lorsqu'il a écrit "Le parapluie de Saint-Pierre" (disponible en français aux éditions Viviane Hamy). 
Le court roman de Kosztolányi a été publié en 2011 aux éditions Non Lieu et traduit par Thierry Loisel, le même écrivain qui a proposé une nouvelle traduction de Néron en 2012 toujours chez Non Lieu.
"Un mauvais médecin" nous fait vivre le quotidien d'un couple. L'homme privilégie son travail, la femme est tentée par un autre homme. Leur enfant devient rapidement un poids. L'inévitable se produit  : le jeune garçon tombe malade et par un concours malheureux de circonstances, le couple fait appel à un médecin déplorable. 
Dans le volume, on trouve aussi la nouvelle "Une baignade" et un poème nommé en français "Plainte de l'enfant malade". Ces deux oeuvres relèvent du même thème cher à Dezső Kosztolányi de l'enfant qui souffre. Lui-même a souvent été malade enfant, c'est ce qui transparaît de sa poésie. 

"Néron" enfin réellement accessible
"Néron, le poète sanglant" a été à nouveau traduit. La première traduction avait été assez critiquée et surtout le livre était très rare. Il avait paru chez Fernand Sorlot en 1944. Ce roman, le premier de Kosztolányi, a été préfacé par Thomas Mann lui-même. 
Dommage que l'adjectif "sanglant" du titre n'ait pas été remplacé par "sanguinaire", ce qui aurait peut-être plus fait sens. 
Le chef-d'oeuvre de Kosztolányi narre la maladie de Néron qui s'isole de plus en plus en massacrant son entourage. 

Le recueil de nouvelles "Cinéma muet avec battements de coeur" a par ailleurs été réédité. C'est Maurice Regnault qui avait réalisé la traduction en 1988 en collaboration avec Péter Ádám.
Il s'agit d'autres nouvelles que le cycle de Kornél Esti qu'on peut aussi appeler aussi "griffonnages". Cela rappelle quelque peu les notes du grand compère de Kosztolányi, Frigyes Karinthy, dans l'ouvrage "Je dénonce l'humanité". Mais les deux contemporains se distinguent : chacun a son propre humour, sa propre vision du monde et son propre style.

"Portraits", ouvrage inédit en traduction
Enfin, Ibolya Virág, avec la collaboration de Michel Orcel, a aussi traduit un livre de Kosztolányi. Il s'agit de la première traduction de cette oeuvre dans une langue autre que le hongrois. Cet ouvrage s'intitule "Portraits " et est disponible aux éditions La Baconnière depuis 2013. En voici le titre original : "Bölcsötöl a koporsoig"
L' écrivain hongrois y dresse trente-cinq entretiens, trente-cinq instantanés et nous donne un aperçu de son univers.
Grégory Sabadel

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