jeudi 16 avril 2020

Nulle part par Judith Hervé-Molnar

"Une rescapée d’Auschwitz se rappelle l’odeur de la fumée des crématoires, la lutte pour la survie, le néant de sentiments et ses cauchemars.
Mengele était présent à notre descente du wagon, mais nous ne savions pas qui était ce bel homme, sympathique à première vue, entouré de soldats, officiers et gardes SS, chiens. On ne comprenait pas, mais les prisonniers polonais qui nous aidaient à descendre du wagon nous ont dit : « Vous allez être sélectionnés. Allez à droite, pas à gauche. Dites que vous voulez travailler. »
On a compris qu’il y avait un danger de ne pas aller au travail, mais sans savoir encore ce que cela signifiait d’aller à gauche, c’est-à-dire vers les chambres à gaz, tout de suite. Les prisonniers polonais ajoutaient, sans autre explication : « Donnez les petits enfants aux grands-mères et vous, les mères, dites que vous voulez travailler. Donnez vos enfants à vos parents, n’allez pas avec les petits. » Il était déchirant de voir les pauvres femmes qui refusaient de donner leurs enfants, mais on ne savait pas encore que ces mères, qui ne lâchaient pas leurs petits, allaient avec leurs enfants vers les chambres à gaz, en l’ignorant." La suite sur esprit.presse.fr

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