jeudi 27 juin 2024

La pilule philosophique. Redevenir jeune ? Non merci !

"Dans le journal “Nepszava”, un écrivain hongrois originaire de Transylvanie refuse la nostalgie en évoquant son passé. Chaque semaine, “Courrier international” vous propose un billet qui soulève des interrogations sur notre condition moderne en s’appuyant sur des œuvres littéraires, scientifiques et, bien sûr, philosophiques.

Ah, si je pouvais redevenir jeune. J’ai souvent entendu cette phrase chez d’autres personnes, qui fait surgir en moi ce désir vague et indéfinissable bien loin du raisonnable. Selon la sagesse ancienne, il n’est pas nuisible d’examiner minutieusement ce que l’homme souhaite avant que cela ne se réalise. “J’ai toujours voulu être quelqu’un, mais je regrette de ne pas l’avoir exprimé un peu plus précisément”, disait un graffiti à la validité éternelle croisé au cours de mon existence. Passer nos aspirations au microscope révèle de divertissants enseignements.

La plupart du temps, je regrette mon enfance. Bien sûr, j’aimerais y revenir en apportant avec moi ma raison. Autrement dit, tout ce que j’ai accumulé au cours des décennies, puisque c’est ce qui me définit fondamentalement.

Si je ne l’emmenais pas à mes côtés, je ne réaliserais absolument pas que je suis “de nouveau” jeune. Pis, je suspecterais qu’il s’agit d’une redite à mon insu de mon existence actuelle que je croyais unique.

Mal au dos

Les premières heures seraient évidemment euphoriques. Je n’aurais pas mal à l’épaule droite, mon dos ne me tiraillerait pas, je pourrais enfin lire de nouveau sans lunettes et je rattraperais sans souci le bus si je suis en retard. Mais ensuite, que ferait un quinquagénaire dans un corps de la dizaine ? Retourner à l’école ferait-il vraiment du bien ? Je serais “plus intelligent” que mon moi de l’époque, mais mon savoir est sélectif. Les équations du second degré m’échapperaient alors qu’elles sont la base de l’algèbre. Voudrais-je vraiment passer mon temps précieux à bûcher sur des formules et des devoirs de roumain alors que tout le monde me traiterait..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)

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