Le
Parlement européen a voté, jeudi 16 janvier, à une large majorité, une
résolution dénonçant la détérioration de l’Etat de droit en Pologne et
en Hongrie. Ce texte déplore, d’une part, des atteintes à l’indépendance
de la justice, à la liberté d’expression, aux droits des minorités et,
de l’autre, le fait que les eurodéputés ne seraient pas suffisamment
associés à des auditions sur le sujet. Elles ont lieu à huis clos à
Bruxelles, entre Etats membres.
La
résolution a été approuvée par une bonne partie des élus du Parti
populaire européen (PPE, conservateur), dont une majorité des
eurodéputés allemands. Un débat houleux avait eu lieu, la veille, au
sein de cette formation entre partisans de la fermeté à l’égard du
premier ministre hongrois, Viktor Orban, et ceux (Français, Italiens,
Espagnols) qui continuent de penser qu’il faut éviter la rupture avec
lui, afin de tenter de contrôler ses excès.
Le
vote de cette résolution a d’ailleurs relancé les spéculations autour
de l’éventuel départ du PPE des élus du Fidesz, le parti du premier
ministre hongrois, Viktor Orban. Le PPE a déjà suspendu
la participation des députés hongrois à ses travaux en mars 2019 et
pourrait les exclure définitivement après la publication, dans les
prochaines semaines, d’un rapport confié à trois « sages » du parti.
Depuis
le début de l’année, M. Orban milite à nouveau pour une alliance des
droites. Lors de sa conférence de presse annuelle, le 9 janvier, il
évoquait « un mouvement qui va restructurer les partis européens » et dénonçait la « mauvaise direction »
du PPE. Les 13 élus du Fidesz à Strasbourg pourraient-ils donc
prochainement s’allier au Parti polonais Droit et justice (PiS), qui
compte 25 eurodéputés, membres du groupe des Conservateurs et
réformistes ? M. Orban a rencontré, au début janvier, Jaroslaw
Kaczynski, le chef du PiS. Au printemps 2019, il s’était affiché avec
Matteo Salvini, chef de la Ligue italienne (extrême droite).
Du
côté de ce dernier, la situation reste toutefois incertaine. Car si, en
mai 2019, celui qui était alors ministre de l’intérieur avait triomphé
aux européennes (35 % des voix, 28 élus), son entreprise visant à créer
un grand rassemblement souverainiste a fait long feu sur le continent.
Le groupe Identité et démocratie compte ainsi 73 députés à Strasbourg,
issus principalement de la Ligue, du Rassemblement national français et
de l’AfD allemande. Aussi M. Salvini pourrait-il être tenté par un
changement d’alliance, qui le rapprocherait de partis de gouvernement,
le sortirait de la marginalité au niveau continental et accroîtrait son
influence." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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