"Il y a un siècle exactement, le 28 mai 1923, naissait dans les Carpates un compositeur qui allait changer l’oreille de son siècle. De Budapest à Vienne, du clavecin à l’opéra, du Requiem à Lontano et de 2001 à Eyes Wide Shut, voici l’histoire d’un homme partagé toute sa vie entre la chair et la machine. Un homme d’aujourd’hui.
Mourir pour de rire. Comme dans Le Grand Macabre, son unique opéra. « Ne craignez pas la mort, bonnes gens, nul ne sait quand l’heure sonnera. Et quand elle viendra, mais qu’elle vienne ! Adieu jusque-là, dans la joie ! ».
Ligeti n’avait rien composé depuis l’Hymnus conclusif de son « Concert hambourgeois » quatre ans plus tôt quand, lundi 12 juin 2006 à Vienne, la faucheuse le délivra. Qu’a-t-elle fait, la pauvresse? « Tudieu ! Où où où est ma faux ? Ma Trtrtrtrompette ? Mon cheval ? » (Grand Macabre, scène 3). Et comment cet homme doux et sobre féru de gros mots et de défis l’a-t-il accueillie ? « Pédrophile ! Pistoucheur ! Pastricheur ! Suce-pinule ! Sordomite ! Sanglandeur ! » (idem). Avoir passé sa vie entière à dérégler les horloges, à tendre des pièges aux mesures, à s’envelopper de nuages, à tromper la géométrie des choses, pour finir dans la charrette du Grand Croquemort ? Impensable. Rare, unique pour ainsi dire, parmi les compositeurs de feue l’avant-garde, il reste plus vaillant que jamais, une génération après sa mort et un grand demi-siècle après ses chefs-d’œuvre Atmosphères, Lux Aeterna, Lontano, Requiem, Continuum ou Clocks and Clouds. N’entendez-vous pas son souffle et son rire ?" La suite sur diapasonmag.fr
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