A Budapest, le pouvoir hongrois rêve de gentrifier le tourisme

"Reportage - « L’Europe gentrifiée » (6/7). Attirés par les prix, des fêtards venus de toute l’Europe se pressent dans la capitale hongroise, faisant fuir les classes moyennes, pendant que la famille du premier ministre, Viktor Orban, multiplie les projets immobiliers pour attirer un tourisme haut de gamme.

Tous les vendredis soir, c’est un peu le même cirque au Szimpla Kert, le plus célèbre des ruins bars de Budapest, ces établissements « en ruine » occupant des lieux délabrés qui font l’esprit festif de la capitale hongroise. Des groupes de jeunes hommes et de jeunes femmes venus de toute l’Europe pour enterrer leur vie de garçon ou de jeune fille s’alcoolisent allégrement avant même les dernières heures du jour dans ce lieu au décor fantasque fait d’objets récupérés.

« C’est ma première fois à Budapest », raconte Yann Duranseaud, Niçois de 27 ans, en s’apprêtant à commander, ce soir de juin, son premier verre du week-end. Atterri il y a moins d’une heure avec ses copains, il s’apprête à vivre un long, très long, séjour… Ses amis ont notamment réservé « une heure de strip-tease XXL » (entendre avec une femme corpulente) et « une heure où il va être attaché à un nain dans un bar ». « Il n’y a pas de droits de l’homme ici », plaisante un de ses compagnons.

Le groupe a hésité entre Barcelone et Budapest, avant de trancher pour la capitale hongroise, en raison notamment de ses prix compétitifs. « On a trouvé un Airbnb à un peu moins de 800 euros pour neuf personnes », vante l’organisateur. Comme un peu partout à Erzsebetvaros, cet ancien quartier juif qui concentre les fêtards, l’immeuble où le groupe réside a été en grande partie transformé en appartements touristiques : il offre même un service de conciergerie pour accueillir les voyageurs.

« Ce n’est plus Budapest ici, c’est l’Europe »

Ce service est la dernière tendance pour remplacer les guirlandes de boîtes à clés accrochées aux portes d’entrée dans ces quelques rues qui occupent à peine 0,5 kilomètre carré en plein centre de la capitale hongroise." La suite sur lemonde.fr (article payant)