"À l’occasion du vingtième anniversaire de l’adhésion de la Hongrie à l’Union européenne (UE), András Lányi, écrivain et philosophe, dénonce dans les pages de l’hebdomadaire budapestois “Magyar Hang” les dérives du gouvernement Orban vis-à-vis de Bruxelles. Selon lui, l’avenir de l’UE ne passe pas par la fédéralisation à tous crins mais par le renforcement des liens entre les sociétés des États membres.
Le gouvernement hongrois, qui soutenait jusqu’à présent la loi de restauration de la nature adoptée par le Parlement européen, s’est brusquement placé du côté des opposants juste avant le vote des ministres de l’Environnement européens de l’UE le 26 mars, faisant échouer un projet réfléchi depuis plusieurs années. L’exécutif magyar prouve, une fois encore, que le régime Orban est un fardeau pour l’Union. L’attitude imprévisible des Hongrois, leurs manœuvres mesquines et leur aversion pour les objectifs européens communs perturbe la marche déjà grinçante de la machine continentale.
Qu’importent les raisons de ce retournement soudain. Peut-être que nous bloquons les mécanismes de décision de l’Union par vengeance. Peut-être qu’Orban avait en vue quelques nouveaux investissements destructeurs de la nature, que la loi compliquerait. Ou peut-être qu’il a rendu service sur le mode donnant-donnant au Parti populaire européen, mis en minorité face à une majorité protectrice de l’environnement. Une chose est sûre : nous nous sommes à nouveau mis en travers de l’ambition commune au nom d’intérêts non avouables.
Subventions capturées
L’UE devait s’engager à remettre en état les forêts, les champs, les rivières et les habitats aquatiques. Soit la méthode la plus naturelle pour affronter le réchauffement climatique. Nous nous serions engagés, entre autres, à stopper la dangereuse extinction des insectes pollinisateurs, dont dépend l’autosuffisance alimentaire des Européens. Cette loi aurait prouvé que l’UE est enfin prête à convertir en actes ses déclarations régulières en faveur de la défense de nos ressources naturelles. Notre engagement commun aurait aussi pu servir d’exemple à ceux qui, sur d’autres continents et dans des conditions plus misérables, luttent contre l’ordre international du “libre-échange”, transformant la planète en décharge.
Bien sûr,
beaucoup en Europe redoutent que la protection de l’environnement ne
menace la compétitivité de l’économie. Ils confondent l’agriculture avec
la spéculation." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
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