"Aux frontières extrêmes du romantisme, ce programme d’une veine magyare et d’une virtuosité « romanesque », associant Brahms, Bartók et Liszt, apparaît comme l’un des grands disques de l’année.
Dès les premières mesures de la Rhapsodie en si mineur de Johannes Brahms, la liberté de ton, l’appropriation du temps musical s’imposent avec évidence. Les changements de registres captivent par leur perfection, entre l’évocation d’un choral – un choral d’orgue transfiguré dans les cimes -, avant que la puissance ne redevienne terrienne, comme si l’auditeur se trouvait projeté dans un gouffre. Cette Rhapsodie est une musique qu’Alexandre Kantorow ressent instinctivement et avec une maturité saisissante.
Il maîtrise tout autant les paramètres de la version “longue” de la Rhapsodie de Béla Bartók,
qui allait être, par la suite, orchestrée. Le son est plein jusque dans
la décantation du matériau qui paraît étrangement contemporain (1905).
Passionnante approche qui éloigne l’œuvre des interprètes hongrois dont,
souvent, la conception plus « sèche » de la partition exalte avec
rudesse, le souvenir terrien du Verbunkos et celui de la Csárdás lisztienne. Dans la seconde partie de la Rhapsodie, Alexandre Kantorow
s’engage au risque de perdre le contrôle, offrant ainsi le frisson
d’une narration proprement démoniaque. Peut-être est-il encore plus
difficile de préserver la tension en studio, lorsque le public ne porte
pas cette ivresse…" La suite sur resmusica.com
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