mardi 13 octobre 2020

Les fantastiques danses danubiennes d’Alexandre Kantorow


"Aux frontières extrêmes du romantisme, ce programme d’une veine magyare et d’une virtuosité « romanesque », associant Brahms, Bartók et Liszt, apparaît comme l’un des grands disques de l’année. 

Dès les premières mesures de la Rhapsodie en si mineur de Johannes Brahms, la liberté de ton, l’appropriation du temps musical s’imposent avec évidence. Les changements de registres captivent par leur perfection, entre l’évocation d’un choral – un choral d’orgue transfiguré dans les cimes -, avant que la puissance ne redevienne terrienne, comme si l’auditeur se trouvait projeté dans un gouffre. Cette Rhapsodie est une musique qu’Alexandre Kantorow ressent instinctivement et avec une maturité saisissante.

Il maîtrise tout autant les paramètres de la version “longue” de la Rhapsodie de , qui allait être, par la suite, orchestrée. Le son est plein jusque dans la décantation du matériau qui paraît étrangement contemporain (1905). Passionnante approche qui éloigne l’œuvre des interprètes hongrois dont, souvent, la conception plus « sèche » de la partition exalte avec rudesse, le souvenir terrien du Verbunkos et celui de la Csárdás lisztienne. Dans la seconde partie de la Rhapsodie, s’engage au risque de perdre le contrôle, offrant ainsi le frisson d’une narration proprement démoniaque. Peut-être est-il encore plus difficile de préserver la tension en studio, lorsque le public ne porte pas cette ivresse…" La suite sur resmusica.com

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