Depuis sa réélection triomphale, il multiplie les menaces de blocage à Bruxelles.
« Nem » (« non » en hongrois) à l’embargo sur le pétrole russe. « Nem » aux sanctions contre le patriarche orthodoxe russe, Kirill. « Nem » à la taxation mondiale minimale des multinationales… Depuis sa réélection triomphale aux élections législatives du 3 avril, Viktor Orban ne semble plus avoir que ce mot à la bouche en Europe. Même s’ils ne sont pas tous de même ampleur et de même nature, les veto et les menaces de blocage pris au nom de la défense « des intérêts de la Hongrie » s’enchaînent à Bruxelles, où certains suspectent le premier ministre nationaliste hongrois de rouler pour Vladimir Poutine, le président russe, avec qui il entretient des relations chaleureuses.
Interrogé à ce sujet par le quotidien allemand Tagesspiegel, le 2 juillet, le chef du Parti populaire européen (conservateur), Manfred Weber, a ainsi dénoncé « le jeu très particulier d’Orban à la table européenne », en déclarant « en avoir assez de dépendre de lui pour les questions de politique étrangère ou d’embargo sur le pétrole », qui doivent toutes être décidées à l’unanimité dans l’Union européenne (UE). De plus en plus isolé au sein même de l’Europe centrale, où ses alliés traditionnels du groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Slovaquie) lui tournent ouvertement le dos depuis qu’il refuse de s’engager derrière l’Ukraine, le chef de gouvernement nationaliste semble avoir décidé, à 59 ans, de faire prendre un virage résolument isolationniste au pays de dix millions d’habitants qu’il dirige d’une main de fer depuis désormais douze ans.
Un « marchandage » qui abîme l’EuropePour l’instant, M. Orban se garde toutefois d’aller jusqu’au divorce avec le camp occidental, alors que son pays a un besoin crucial des fonds communautaires. Il ne s’est jamais opposé à l’aide militaire que ses partenaires pouvaient apporter à Kiev et a fini par approuver tous les paquets de sanctions décidés en représailles à l’invasion de l’Ukraine, même s’il a obtenu une dérogation en ce qui concerne l’embargo sur le pétrole au terme de pénibles semaines de négociation. « Nous ne pouvons pas mettre notre veto chaque semaine », a-t-il estimé, vendredi 1er juillet, en reconnaissant être « tout seul » en Europe à penser que ces sanctions ne servent à rien au nom d’une victoire de Poutine qu’il juge visiblement inéluctable. « L’Ukraine se bat héroïquement, mais lentement les réalités militaires s’installent. Dans une guerre, le plus important ce sont les soldats, et [les Ukrainiens] sont en train de s’épuiser. Nous n’avons pas besoin de sanctions, mais d’un cessez-le-feu immédiat et de négociations de paix », estime M. Orban, qui se qualifie de « colombe » face « à tous les autres qui sont des faucons »." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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