"De plus en plus isolé au sein de l’Union européennne en raison de ses positions prorusses, le premier ministre hongrois se cherche des alliés dans cette région en multipliant les investissements, notamment en Serbie.
A peine revenu d’une de ses visites récurrentes à Budapest, lundi 21 août, le très nationaliste président de l’entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a convoqué une conférence de presse dans sa « capitale » de Banja Luka pour annoncer la bonne nouvelle. En marge de l’ouverture des championnats du monde d’athlétisme, où il était invité par Viktor Orban, le premier ministre hongrois lui aurait fait un joli cadeau en lui promettant d’investir 118 millions d’euros pour financer notamment un parc éolien dans son territoire des Balkans, parmi les plus pauvres sur le continent européen.
Cet argent hongrois va servir à « remplacer les Allemands avec lesquels nous ne voulons plus coopérer » car ils « sont grossiers et incorrects », a vanté M. Dodik, en reprochant à Berlin d’avoir récemment suspendu son aide au développement en raison des dérives séparatistes récurrentes des Serbes de Bosnie. Connu pour saper tout effort d’unité dans une Bosnie-Herzégovine minée par les divisions ethniques, ostracisé par la plupart des Occidentaux pour ses positions nationalistes radicales, M. Dodik tire ainsi les fruits de sa proximité de plus en plus étroite avec M. Orban.
Depuis une première rencontre à l’été 2019, les deux hommes, qui ont en commun des convictions prorusses marquées, se voient désormais plusieurs fois par an à Budapest ou en Bosnie, où ils ont pris l’habitude de multiplier les signes d’amitié et de conspuer ensemble « Bruxelles ». A chaque fois, le Hongrois promet de tout faire pour soutenir le Serbe de Bosnie, qu’il qualifie de « clé pour la stabilité dans les Balkans », en bloquant par exemple toute tentative de sanction de l’Union européenne (UE) contre un homme déjà sanctionné aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour ses velléités sécessionnistes.
« La danse du paon » de la HongrieA l’image de cette amitié, Viktor Orban montre ces dernières années un intérêt croissant pour les Balkans, une région frontalière dont six pays (Serbie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Albanie, Monténégro) sont candidats à l’entrée dans l’UE. « Viktor Orban envoie de plus en plus d’argent dans la région », constate ainsi Srdjan Cvijic, coauteur d’une étude sur ce qu’il appelle « la danse du paon » de la Hongrie dans les Balkans. Publiée en mai par le Centre..." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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