"Je faisais corps avec l’engin et ses quatre roues motrices. Avec le
cœur, faut-il l’avouer, à la limite du décrochage. Depuis près d’une
heure maintenant, corps et âme étaient, par monts et par vallées,
plaqués sur le terroir local, soulevés au passage par une fine poussière
de lœss dont j’aurais par la suite grand-peine à me débarrasser.
J’avais littéralement, sans le vouloir, le terroir dans la peau.
Une intimité naturelle, d’ailleurs, dont j’aurais bien pu me passer,
mais qui me faisait réfléchir à cette notion, à la fois large et
abstraite, de ce qui définit justement cette fameuse idée de terroir.
Étaient-ce seulement ces sables, argiles et lœss agglomérés aux roches
volcaniques locales qui définissaient spécifiquement les blancs
régionaux ou y avait-il autre chose ? En d’autres mots, ce somewhereness
cité par les Anglo-Saxons invite-t-il ce petit je-ne-sais-quoi à
brouiller un peu plus les pistes ou, au contraire, à clarifier plus à
fond la réalité ?
La faute au Bodrog
Il y a toujours une raison pour toute chose. C’est bien connu. Le
hasard ayant été inventé pour ceux qui cherchent encore. Ici, en
Hongrie, plus précisément du côté du vignoble de Tokay, ce sont des
rivières comme le Bodrog qui, ajoutées à ce petit je-ne-sais-quoi,
tracent la singularité du vignoble régional. À l’image, par exemple, du
Rhin en Allemagne et du Ciron à Sauternes, où l’humidité dégagée par les
cours d’eau assure le développement de la glorieuse pourriture noble." La suite sur ledevoir.com
samedi 3 août 2019
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