"Dans ses mémoires, Ion Janoşi (1928-2012) présente les dilemmes de
« l’homme de gauche » et nous aide à prendre la mesure de l’état de la
gauche dans la Roumanie de l’après-décembre 1989. Nicolas Trifon dresse
son portrait.
Né en 1928 à Braşov au sein d’une famille austro-hongroise aisée de
confession juive pas particulièrement pratiquante, Ion Janoşi
(Ioan-Maximilian Steinberger jusqu’en 1959, quand il légalise son nom de
plume)
se présente lui-même comme un « multi-minoritaire aux yeux des
majorités qui l’entouraient », puisque sa langue maternelle est le
hongrois, il parle l’allemand et, tant bien que mal seulement, au
départ, le roumain.
Pourtant c’est surtout dans cette dernière langue qu’il accomplira sa
carrière universitaire et qu’il publiera ses livres dont certains
feront date. Victime dès son jeune âge de la législation antisémite
instaurée à la fin des années 1930 et des exactions commises par le
régime pronazi d’Antonescu, il s’engage corps et âme au lendemain de la
fin de la guerre. Avant même d’atteindre ses dix-huit ans, il se fait
élire secrétaire de la cellule du Parti communiste de son quartier.
A la fin de sa licence, il a droit à une bourse en Russie soviétique où
il suivra des études de philosophie entre 1949 et 1955. Dès son retour,
il enseigne l’esthétique marxiste-léniniste à l’Institut d’art de
Bucarest. Un an après, il est coopté en raison de sa connaissance du
hongrois et de l’allemand comme instructeur au Comité central à la
section Sciences et Arts pour superviser les activités dans ces
domaines. Il y officiera jusqu’en mars 1965, ce qui lui sera longtemps
reproché." La suite sur courrierdesbalkans.fr
lundi 5 août 2019
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