"Déchiré par la guerre en Ukraine, le quatuor centre-européen rassemblant la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Pologne favorise la coopération commerciale et militaire afin d’éclipser ses divergences politiques, analyse un journaliste de Budapest.
Depuis février 2022 et le déclenchement de la guerre en Ukraine, les tensions se sont accrues entre la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne et la Hongrie, membres du groupe de Visegrad (V4). Au début du conflit, les Polonais et les Tchèques étaient les plus remontés, critiquant vertement les louvoiements du gouvernement de Viktor Orban sur l’Ukraine.
Aujourd’hui, les différends entre Slovaques et Hongrois s’aiguisent. Une chose est sûre : l’année dernière, au moins l’un des trois membres du V4 était toujours en conflit avec Budapest. Lors de l’éclatement de la guerre en Ukraine, les Polonais se rangèrent clairement du côté de Kiev alors que la réaction de la Hongrie fut plus lente et ambivalente. En juillet, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, partageait le diagnostic établi par Viktor Orban, considérant que les routes de Budapest et de Varsovie “s’[étaient] séparées”.
Un front Budapest-Varsovie contre Bruxelles
Bien vue à Bruxelles pour son soutien à Kiev, la Pologne essaie alors de s’ouvrir vers une direction plus européenne. Varsovie s’accorde rapidement avec l’UE sur des questions d’état de droit sur lesquelles le gouvernement Orban débattait et continue de débattre à Bruxelles. Mais aujourd’hui, l’UE se montre plus exigeante envers Varsovie, qui n’a pas perçu les fonds européens espérés. Les gestes infructueux de l’exécutif ont alimenté nombre d’accusations d’indulgence à l’égard de Bruxelles. Désormais, Varsovie renoue avec la Hongrie et voudrait renforcer leur alliance défensive contre Bruxelles. Mateusz Morawiecki [le Premier ministre polonais] n’a pas déclaré par hasard, en septembre, qu’il aimerait améliorer les relations avec la Hongrie. Les deux pays peuvent user leur veto pour se protéger mutuellement des mesures les plus dures de l’UE.
Malgré la division entre Varsovie et Budapest sur l’Ukraine, Morawiecki était au sommet des chefs de gouvernement fin novembre à Kosice [en Slovaquie]. Avec certes, officiellement, l’objectif de pousser la Hongrie à ratifier l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan. Le politicien polonais n’a pas vraiment réussi, car Orban ne promet sa bénédiction que pour début 2023. La mer Baltique deviendrait une mer ne baignant que des pays de l’Otan avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande, ce qui isolerait encore plus la Russie dans la région. À Varsovie comme à Prague, la situation politique intérieure contraint les exécutifs à solidifier leurs bases électorales. Pour y parvenir, ceux-ci doivent soulager les incertitudes..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
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