C’est une guerre oubliée que conte ce film hongrois, Ours d’argent du meilleur réalisateur au Festival international du film de Berlin. Une guerre qui a pour théâtre les forêts d’Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale. Une petite troupe de soldats hongrois, engagés aux côtés des Allemands, traque les partisans. Parmi eux, le caporal Semetka, un paysan qui comme ses compagnons traîne sa lassitude et son uniforme trempé dans cet environnement froid et hostile, nimbé de brouillard et de neige. L’ennemi est invisible, la nourriture rare : gibier volé à des chasseurs, provisions prélevées sur les maigres réserves des paysans.
Dénes Nagy compose les scènes comme des tableaux, à l’instar de cette scène de repas éclairée à la lampe à huile. Mais nul esthétisme gratuit dans cette œuvre crépusculaire. Car ce que Dénes Nagy dépeint avant tout, ce sont de simples âmes prises dans le tourment de la guerre. Économe en paroles, avançant à pas lents, le film guette les visages, capte des regards qui disent l’humiliation et bientôt l’épouvante quand un village est victime d’exactions. Mais Dénes Nagy veut croire que, même au milieu de l’horreur, peut subsister une parcelle d’humanité, un geste – yeux détournés sur un fugitif – qui sauve et la victime et le bourreau. F.T.
Source : lavie.fr
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