Deux livres sont parus aux Éditions des Syrtes avec une réflexion sur l'oeuvre de l'auteur intitulée "L'univers de Gyula Krúdy" et une édition originale avec une traduction de Gabrielle Watrin du roman "Sept hiboux". Par ailleurs, les Éditions LaBaconnière ont fait paraître, dans la collection d'Ibolya Virag une réédition (mais pas que) de la traduction de Juliette Clancier de "Sindbad ou la nostalgie" initialement parue en 1988 chez Actes Sud. Cette nouvelle édition revue et corrigée est augmentée de sept nouvelles inédites, dont l'une est traduite par François Gachot et six par Ibolya Virag.
Résumé:
Parmi les grands auteurs classiques hongrois, Gyula Krúdy (1878-1933) a de quoi étonner son lecteur.
Aîné d'une famille originaire du nord-est magyar, ayant pour père un hobereau qui ne décide d'épouser la servante qu'après leur dixième enfant, doté d'une taille de géant dont la force prodigieuse impose le respect, il passe aussi pour l'écrivain le plus prolifique qui ait le moins retouché ses textes. Si ces détails contribuent à une légende dorée formée du vivant de l'auteur et véhiculée longtemps après son décès, l'oeuvre, elle, connaît des soubresauts que l'histoire de la littérature ne saurait prévoir. En effet, qui aurait cru que cet écrivain dont la gloire éphémère remonte à l'époque de la Grande Guerre et qui fut d'abord décrié par les nationalistes, puis stigmatisé décadent par les communistes, allait devenir un nom incontournable du canon littéraire national, voire européen ? Et pourtant, sa notoriété ne cesse d'accroître depuis des décennies, la troisième tentative de l'édition de ses écrits complets est bel et bien en route.
Salué comme le maître de la prose moderne, ce « Maupassant magyar », ou « Proust hongrois » figure au nombre restreint d'auteurs « de l'est » de la première moitié du XXe siècle qui continuent à intéresser le lecteur étranger.
Sans prétendre à une biographie sur Krúdy, sans doute prématurée, le présent volume propose, en se fondant sur le colloque organisé en 2013 par l'Inalco et intitulé « La Hongrie engloutie », une réflexion sur l'oeuvre de l'auteur. Au-delà de l'analyse de la plupart des oeuvres accessibles déjà en traduction, ce recueil universitaire a pour but d'orienter le lecteur français dans l'univers « krúdien », très riche et très particulier. Grâce à ce travail d'équipe franco-hongroise, les francophones pourront découvrir les divers aspects de la création de l'écrivain magyar.
Les études du volume s'articulent autour de trois grandes parties qui, tout en permettant des méthodes d'analyse variées, circonscrivent les principaux centres d'intérêt de l'auteur. La première, placée sous le signe d'une topographie littéraire, s'intéresse à ses rapports avec l'espace ; ceux-ci reflètent une opposition entre la périphérie et le centre.
La philosophie de Krúdy, deuxième partie de notre volume, aborde les thèmes de l'auteur qui relèvent de ses connaissances profondes de la nature humaine ainsi que d'une phénoménologie de l'existence. En premier lieu, l'approche de la féminité : la belle juive apparaît comme fantaisie éthique et la misogynie a tout d'une stratégie éducative. Dans les rapports du soi à l'autre, la représentation des nationalités de la Hongrie historique constitue un élément essentiel, et l'intérêt de l'auteur porté à l'égard des Slovaques reste édifiant aussi dans une perspective interculturelle.
Enfin, la dernière partie du recueil tente de fixer quelques repères de la poétique krúdienne. D'un côté, la pratique de l'écriture : éclatement de la prose traditionnelle par l'autofiction et par la dispersion des voix narratives, portée testimoniale de l'écriture, diverses techniques stylistiques, propres à une prose lyrique. D'un autre côté, pratique de la lecture et de l'intertextualité : influence des contes arabes des Mille et une nuits, traces des romanciers du réel, Zola et Maupassant, ou encore, emprunts aux grands auteurs anglais, Shakespeare et Dickens.
Aîné d'une famille originaire du nord-est magyar, ayant pour père un hobereau qui ne décide d'épouser la servante qu'après leur dixième enfant, doté d'une taille de géant dont la force prodigieuse impose le respect, il passe aussi pour l'écrivain le plus prolifique qui ait le moins retouché ses textes. Si ces détails contribuent à une légende dorée formée du vivant de l'auteur et véhiculée longtemps après son décès, l'oeuvre, elle, connaît des soubresauts que l'histoire de la littérature ne saurait prévoir. En effet, qui aurait cru que cet écrivain dont la gloire éphémère remonte à l'époque de la Grande Guerre et qui fut d'abord décrié par les nationalistes, puis stigmatisé décadent par les communistes, allait devenir un nom incontournable du canon littéraire national, voire européen ? Et pourtant, sa notoriété ne cesse d'accroître depuis des décennies, la troisième tentative de l'édition de ses écrits complets est bel et bien en route.
Salué comme le maître de la prose moderne, ce « Maupassant magyar », ou « Proust hongrois » figure au nombre restreint d'auteurs « de l'est » de la première moitié du XXe siècle qui continuent à intéresser le lecteur étranger.
Sans prétendre à une biographie sur Krúdy, sans doute prématurée, le présent volume propose, en se fondant sur le colloque organisé en 2013 par l'Inalco et intitulé « La Hongrie engloutie », une réflexion sur l'oeuvre de l'auteur. Au-delà de l'analyse de la plupart des oeuvres accessibles déjà en traduction, ce recueil universitaire a pour but d'orienter le lecteur français dans l'univers « krúdien », très riche et très particulier. Grâce à ce travail d'équipe franco-hongroise, les francophones pourront découvrir les divers aspects de la création de l'écrivain magyar.
Les études du volume s'articulent autour de trois grandes parties qui, tout en permettant des méthodes d'analyse variées, circonscrivent les principaux centres d'intérêt de l'auteur. La première, placée sous le signe d'une topographie littéraire, s'intéresse à ses rapports avec l'espace ; ceux-ci reflètent une opposition entre la périphérie et le centre.
La philosophie de Krúdy, deuxième partie de notre volume, aborde les thèmes de l'auteur qui relèvent de ses connaissances profondes de la nature humaine ainsi que d'une phénoménologie de l'existence. En premier lieu, l'approche de la féminité : la belle juive apparaît comme fantaisie éthique et la misogynie a tout d'une stratégie éducative. Dans les rapports du soi à l'autre, la représentation des nationalités de la Hongrie historique constitue un élément essentiel, et l'intérêt de l'auteur porté à l'égard des Slovaques reste édifiant aussi dans une perspective interculturelle.
Enfin, la dernière partie du recueil tente de fixer quelques repères de la poétique krúdienne. D'un côté, la pratique de l'écriture : éclatement de la prose traditionnelle par l'autofiction et par la dispersion des voix narratives, portée testimoniale de l'écriture, diverses techniques stylistiques, propres à une prose lyrique. D'un autre côté, pratique de la lecture et de l'intertextualité : influence des contes arabes des Mille et une nuits, traces des romanciers du réel, Zola et Maupassant, ou encore, emprunts aux grands auteurs anglais, Shakespeare et Dickens.
- Date de parution : 15/10/2015
- Editeur : Syrtes
- EAN : 9782940523283
- Nombre de pages : 260
- Prix : 20 €
Paru le 15 octobre 2015
Traduit par Gabrielle Watrin
Prix : 23 €
Sept hiboux, c’est le roman de la capitale hongroise au moment de sa transition, c’est-à-dire l’époque fin-de-siècle. Budapest, née de l’alliance de trois villes réunies (Pest, Buda et Óbuda), devient une métropole moderne. Ses espaces représentatifs – rues, squares, restaurants, casinos, bordels, sans oublier l’hippodrome – participent à la narration à tel point qu’on se demande parfois si le véritable protagoniste n’est pas la ville an-thropomorphisée.
C’est aussi le roman de la vie littéraire dans cette ville cosmopolite où chacun veut devenir écrivain. Des cafés mondains et d’ambitieuses rédactions des journaux se disputent des personnages cocasses, souvent déjantés, entraînés dans la folle course de la réussite littéraire et évoqués avec beaucoup d’humour et de compassion." La suite sur litteraturehongroise.fr
Traduction : Juliette Clancier
Éditions LaBaconniere - Ibolya Virag
14 Octobre 2015
Littératures Européennes Rares
320 pages, 20 X 14 cm, 335 grammes
Prix : 18.00 €
Gyula Krúdy a trente-trois ans lorsqu’il entreprend de conter les aventures d'un alter ego nommé Sindbad, marin merveilleux et séducteur hors pair parti à la recherche de ses anciennes connaissances féminines.
Ce Sindbad hongrois rêveur, sensuel, cynique, tendre et cruel, déambule à travers les ruelles de Buda et les quartiers animés de Pest, parcourt la province hongroise en calèche ou en train et rencontre ses amies partout où il va : sur les rives du Danube, sous une fenêtre dans un bourg de Haute-Hongrie, près d'une église ou dans un cimetière où Eros et Thanatos sont au rendez-vous.
De son propre aveu, Sindbad ne vit et n’a vécu que pour les femmes et dans chaque relation évoquée, comme dans un rêve, il scrute la réalité de l'amour.
Extase lyrique, humour, ironie et malice, un mélange unique de sensibilité, d’amertume désenchantée et de grande lucidité caractérisent ces nouvelles soutenues par une écriture imagée et musicale qui, à travers un tourbillon de métaphores, racontent avec sensualité la Hongrie.
« Sindbad ou la nostalgie » est le livre le plus célèbre et toujours populaire de Gyula Krúdy (1878-1933) considéré comme l’un des plus grands écrivains novateurs de la littérature hongroise moderne. Sándor Márai, dont N.N. a été le livre favori, avait noté dans son journal : « Sur l'aloès, poussent des fleurs une fois tous les cents ans. L'œuvre de Krúdy est la fleur d'aloès, mystérieuse et magnifique, de la littérature hongroise. »
editions-baconniere.ch
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