Quand elle voyage, Marie von Dardel-Dupuy
n’utilise jamais son passeport suédois, le pays de sa naissance, mais
celui de sa patrie d’adoption, la Suisse. Celle qui poursuit, avec sa
sœur et leur mère, l’éreintante quête de la vérité, entamée par ses
grands-parents, en 1945, puis menée par son père, le physicien Guy von
Dardel, jusqu’à sa mort, en 2009, n’a pas de mots trop durs pour
dénoncer la « trahison » de Stockholm à l’égard de sa famille et de son oncle Raoul Wallenberg.
Près
de soixante-quinze ans après la disparition du diplomate suédois, qui a
sauvé des dizaines de milliers de juifs hongrois, à la fin de la
seconde guerre mondiale, ses proches ignorent toujours les circonstances
de sa mort. Seule certitude : le 17 janvier 1945, Raoul Wallenberg est
monté à bord d’une voiture, conduite par son chauffeur, direction
Debrecen, à 240 km de la capitale hongroise, pour y rencontrer un
commandant de l’Armée rouge. Il n’a plus jamais donné signe de vie.
Une incertitude insoutenable
Est-il
mort d’une crise cardiaque en détention, le 17 juillet 1947, comme
l’affirme Moscou depuis 1957 ? A-t-il survécu, au contraire, et passé
des jours, des mois ou peut être des années, derrière les barreaux ?
Pour Marie von Dardel-Dupuy, l’incertitude est insoutenable : « Prenez
un noyé. On ne retrouve pas son corps, mais sa famille sait plus ou
moins ce qui a causé sa mort. Nous, nous vivons dans l’ignorance. Et le
pire est l’énorme sentiment d’injustice que nous éprouvons face à la
passivité des autorités suédoises, qui pose des questions
supplémentaires. »
En
novembre, elle retournera à Stockholm, accompagnée de Susanne Berger,
l’historienne américaine qui suit l’affaire depuis vingt ans, pour
consulter les 40 000 pages d’archives que la Suède a finalement décidé
de déclassifier, en septembre, sous la pression de la famille. « C’est un bon début, constate Susanne Berger. Mais ce n’est pas suffisant. » Car 250 000 documents n’ont pas été rendus publics, et la Russie continue de faire obstruction.
Au
cœur du mystère : l’identité du prisonnier numéro sept, détenu à la
prison de Loubianka, l’été 1947, dont des responsables des archives du
FSB, les services de sécurité russe, ont affirmé, en 2009, qu’il
s’agissait « selon toute vraisemblance de Raoul Wallenberg ».
Or, ce prisonnier a subi un interrogatoire de seize heures et demie, le
23 juillet 1947, en même temps que le chauffeur du diplomate suédois.
Officiellement pourtant, Raoul Wallenberg était mort six jours plus tôt…" La suite sur lemonde.fr (article payant)
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