vendredi 18 octobre 2019

Raoul Wallenberg, un Juste suédois toujours disparu

"Près de soixante-quinze ans après la disparition du diplomate suédois, déclaré Juste parmi les nations, ses proches exigent que Stockholm s’active pour découvrir la vérité sur les circonstances de sa disparition et de sa mort.
Quand elle voyage, Marie von Dardel-Dupuy n’utilise jamais son passeport suédois, le pays de sa naissance, mais celui de sa patrie d’adoption, la Suisse. Celle qui poursuit, avec sa sœur et leur mère, l’éreintante quête de la vérité, entamée par ses grands-parents, en 1945, puis menée par son père, le physicien Guy von Dardel, jusqu’à sa mort, en 2009, n’a pas de mots trop durs pour dénoncer la « trahison » de Stockholm à l’égard de sa famille et de son oncle Raoul Wallenberg.
Près de soixante-quinze ans après la disparition du diplomate suédois, qui a sauvé des dizaines de milliers de juifs hongrois, à la fin de la seconde guerre mondiale, ses proches ignorent toujours les circonstances de sa mort. Seule certitude : le 17 janvier 1945, Raoul Wallenberg est monté à bord d’une voiture, conduite par son chauffeur, direction Debrecen, à 240 km de la capitale hongroise, pour y rencontrer un commandant de l’Armée rouge. Il n’a plus jamais donné signe de vie.
Une incertitude insoutenable
Est-il mort d’une crise cardiaque en détention, le 17 juillet 1947, comme l’affirme Moscou depuis 1957 ? A-t-il survécu, au contraire, et passé des jours, des mois ou peut être des années, derrière les barreaux ? Pour Marie von Dardel-Dupuy, l’incertitude est insoutenable : « Prenez un noyé. On ne retrouve pas son corps, mais sa famille sait plus ou moins ce qui a causé sa mort. Nous, nous vivons dans l’ignorance. Et le pire est l’énorme sentiment d’injustice que nous éprouvons face à la passivité des autorités suédoises, qui pose des questions supplémentaires. »
En novembre, elle retournera à Stockholm, accompagnée de Susanne Berger, l’historienne américaine qui suit l’affaire depuis vingt ans, pour consulter les 40 000 pages d’archives que la Suède a finalement décidé de déclassifier, en septembre, sous la pression de la famille. « C’est un bon début, constate Susanne Berger. Mais ce n’est pas suffisant. » Car 250 000 documents n’ont pas été rendus publics, et la Russie continue de faire obstruction.
Au cœur du mystère : l’identité du prisonnier numéro sept, détenu à la prison de Loubianka, l’été 1947, dont des responsables des archives du FSB, les services de sécurité russe, ont affirmé, en 2009, qu’il s’agissait « selon toute vraisemblance de Raoul Wallenberg ». Or, ce prisonnier a subi un interrogatoire de seize heures et demie, le 23 juillet 1947, en même temps que le chauffeur du diplomate suédois. Officiellement pourtant, Raoul Wallenberg était mort six jours plus tôt…" La suite sur lemonde.fr (article payant)

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