"Alors que Freud, son ami et mentor, reléguait les violences sexuelles subies par les enfants dans la sphère du fantasme, Sándor Ferenczi a tenté de lutter contre ce déni collectif. Ce qui lui valut d’être désavoué, explique Christine Lecerf, qui lui consacre un bel épisode de “Toute une vie”, sur France Culture, ce samedi 6 février.
À la fin du XIXe siècle, dans les cabinets des tout premiers psychanalystes, des patients parlent de violences sexuelles subies dans l’enfance, souvent au sein de leur propre famille. Sigmund Freud, le maître viennois, les reléguera dans la sphère fantasmatique. Mais l’un de ses disciples les plus intimes, le Hongrois Sándor Ferenczi, va rompre avec cette théorie. Lui-même victime très jeune de viol, il va regarder en face les traumatismes sexuels infantiles, et lutter – à ses dépens – contre le déni collectif qui alimente le tabou tragique de l’inceste. L’année de sa mort, il écrit : « Le pire, c’est vraiment le désaveu, l’affirmation qu’il ne s’est rien passé, qu’on n’a pas eu mal, ou même être battu ou grondé lorsque se manifeste la paralysie traumatique de la pensée ou des mouvements ; c’est cela surtout qui rend le traumatisme pathogène. »
Traité de fou à la fin de sa vie, mis au ban de la communauté psychanalytique, Sándor Ferenczi reste méconnu. Ce samedi sur France Culture, Christine Lecerf – qui avait produit en 2018 un documentaire fleuve sur Sigmund Freud – part rencontrer les exilés qui ont lutté pour sauver et publier ses textes, cinquante ans après sa mort. On écoute, ému, ces vieilles voix raconter l’oublié, accompagnées par les violons nostalgiques de Bartók et Mahler… Au-delà de son travail sur les traumatismes infantiles, on découvre un homme animé par « la passion de guérir » porteur d’une approche empathique de la psychanalyse, qui pourrait, nous dit Christine Lecerf, inspirer les analystes d’aujourd’hui." La suite sur telerama.fr (article payant)
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