"ROMAN ETRANGER – Paru en 1999, Guerre et guerre, quatrième roman de l’écrivain et scénariste hongrois László Krasznahorkai n’a, a priori, rien pour plaire, et c’est peut-être pour cela qu’il est si beau et si puissant.
Entre nous, commercialement parlant, László Krasznahorkai ne fait rien
comme il faut. Commençons par ce nom étrange qu’on dirait sorti d’un
mauvais roman d’Heroïc Fantasy, impossible à orthographier correctement
sauf à aller se perdre dans les caractères spéciaux de son traitement de
texte, et qu’on appellera ci-après « l’auteur », comme dans les
contrats-type, pour se simplifier la vie. Et puis il y a sa
collaboration étroite en tant que scénariste avec le cinéaste Béla Tarr,
réputé pour ses longs films exigeants en noir et blanc, loin, bien loin
des populaires Avengers : Endgame et autre Taxi5.
Ajoutons à ça, dans Guerre et guerre, des phrases longues,
longues au point que l’auteur les a numérotées chacune pour en faire des
petits chapitres, des phrases aussi interminables que les élucubrations
du personnage principal, l’étrange et attachant Korim, dont on ne sait
jamais vraiment s’il est, au fond, banalement simplet ou
extraordinairement compliqué, et on est définitivement convaincu que
« l’auteur » fait tout pour tomber dans les oubliettes de l’Histoire
littéraire.
Et pourtant, ces apparentes difficultés deviennent parfaitement dérisoires dès l’instant où l’on tombe dans le récit de Guerre et guerre :
le-dit Korim, petit archiviste au fin fond de la Hongrie, est en train
d’expliquer, en détails et de façon décousue, l’importance de sa
« mission » à la bande de jeunes voyous qui comptaient lui faire les
poches, près de la gare, mais qui préfèrent abandonner leur projet
plutôt que de se farcir plus longtemps les histoires sans queue ni tête
de ce « fils de pute »." La suite sur actualitte.com
samedi 4 mai 2019
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