samedi 4 mai 2019

Guerre et guerre : voix sans issue

"ROMAN ETRANGER – Paru en 1999, Guerre et guerre, quatrième roman de l’écrivain et scénariste hongrois László Krasznahorkai n’a, a priori, rien pour plaire, et c’est peut-être pour cela qu’il est si beau et si puissant.

Entre nous, commercialement parlant, László Krasznahorkai ne fait rien comme il faut. Commençons par ce nom étrange qu’on dirait sorti d’un mauvais roman d’Heroïc Fantasy, impossible à orthographier correctement sauf à aller se perdre dans les caractères spéciaux de son traitement de texte, et qu’on appellera ci-après « l’auteur », comme dans les contrats-type, pour se simplifier la vie. Et puis il y a sa collaboration étroite en tant que scénariste avec le cinéaste Béla Tarr, réputé pour ses longs films exigeants en noir et blanc, loin, bien loin des populaires Avengers : Endgame et autre Taxi5.
 Ajoutons à ça, dans Guerre et guerre, des phrases longues, longues au point que l’auteur les a numérotées chacune pour en faire des petits chapitres, des phrases aussi interminables que les élucubrations du personnage principal, l’étrange et attachant Korim, dont on ne sait jamais vraiment s’il est, au fond, banalement simplet ou extraordinairement compliqué, et on est définitivement convaincu que « l’auteur » fait tout pour tomber dans les oubliettes de l’Histoire littéraire.
Et pourtant, ces apparentes difficultés deviennent parfaitement dérisoires dès l’instant où l’on tombe dans le récit de Guerre et guerre : le-dit Korim, petit archiviste au fin fond de la Hongrie, est en train d’expliquer, en détails et de façon décousue, l’importance de sa « mission » à la bande de jeunes voyous qui comptaient lui faire les poches, près de la gare, mais qui préfèrent abandonner leur projet plutôt que de se farcir plus longtemps les histoires sans queue ni tête de ce « fils de pute »." La suite sur actualitte.com

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