"Dernier épisode en date, la réforme très contestée du financement de
l’Académie des sciences, l’équivalent hongrois du CNRS. Autre cible,
l’Université d’Europe centrale, une institution privée anglophone
financée par le milliardaire américain George Soros, qui va devoir
déménager de Budapest à Vienne.
Vie des idées. A l’Ecole des hautes études en sciences
sociales (EHESS), ce vendredi 17 mai, il est question des pressions que
le pouvoir hongrois, dirigé par Viktor Orban, exerce à l’encontre des
sciences humaines et sociales. « Les sciences sont en danger,
l’esprit scientifique lui-même est menacé par des pouvoirs conscients
que la science est la source de toutes les émancipations », affirme
en préambule le président de l’école du boulevard Raspail, Christophe
Prochasson. L’EHESS accueille ce jour-là Gabor Klaniczay, un médiéviste
de l’Université d’Europe centrale, une institution privée anglophone
fondée et financée par le milliardaire américain George Soros, qui est
devenue la cible préférée de Viktor Orban. Victime des pressions
orchestrées par le premier ministre souverainiste, ce centre, qui
regroupe 1 500 étudiants venant de 118 pays, va devoir déménager de
Budapest à Vienne.
Une salle très clairsemée est venue écouter le « témoignage » de ce chercheur francophone né en 1950. En entamant son récit, Gabor Klaniczay s’étonne de voir « tant de mécanismes historiques qu’on connaît malheureusement déjà se mettre en marche de nouveau ».
Le récit des neuf années de pressions subies par le milieu académique
depuis le retour au pouvoir de M. Orban, en 2010, est éloquent. « Chasse aux sorcières contre les philosophes »
dans les médias à la solde du pouvoir ; fermeture de certains instituts
de recherche indépendants ; création de centres destinés à promouvoir
la « magyaritude », la « mémoire de la nation » ou la « langue hongroise » ; mise sous tutelle des recteurs par des « chanceliers »
nommés par le gouvernement pour contrôler le budget des universités,
l’enchaînement des réformes semble avoir un seul but : en finir avec « la liberté des intellectuels et la recherche indépendante » pour établir « un contrôle absolu de l’Etat »." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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