jeudi 23 mai 2019

Prospérité retrouvée, Etat de droit affaibli : les 9 ans de pouvoir de Viktor Orban en Hongrie

Depuis qu’il est redevenu premier ministre, en 2010, il a sapé tous les contre-pouvoirs. Avant les européennes, il reste pourtant favori.
L’extrême droite à l’épreuve du pouvoir (3/5). Le premier ministre ? C’est tout simplement son « champion ». Laszlo Böröcz a 35 ans. Il est le président des jeunesses « orbaniennes », Fidelitas. Depuis quinze ans, il suit aveuglément le chantre hongrois de l’illibéralisme, devenu la référence de l’extrême droite européenne au fil d’une contre-révolution qui a profondément changé son pays.
La première raison de la longévité au pouvoir de Viktor Orban, dont la formation est donnée une fois encore en tête du scrutin européen du 26 mai, est que les Hongrois sont satisfaits de leur prospérité retrouvée. « Nous étions au même niveau que la Grèce à cause de la politique catastrophique des sociaux-démocrates à qui nous avons succédé en 2010. Grâce à sa politique volontariste, le taux de chômage des jeunes est désormais extrêmement bas », énonce Laszlo Böröcz.
Après un premier passage au pouvoir, Viktor Orban y revient en avril 2010, alors que son pays est placé sous perfusion du Fonds monétaire international et de l’Union européenne. Très vite, il remercie ces créanciers et met en place des mesures économiques spectaculaires : taxation des profits des banques, étrangères à 80 %, avec des exemptions pour les institutions détenues par des proches du parti Fidesz du premier ministre, instauration d’un taux d’imposition unique de 16 %… Mais déjà, les têtes tombent. Des guerres d’usure sont entamées avec les hauts fonctionnaires indociles. L’armée, la police et l’administration publique sont purgées.
En novembre 2010, Viktor Orban s’attaque à la refonte de la justice, dont l’indépendance est désormais très relative. Il réduit les compétences de la Cour constitutionnelle. Déjà, on cherche à faire taire les voix critiques. Les intellectuels jugés hostiles font l’objet de campagnes de dénigrement, les médias sont rachetés les uns après les autres par des proches du premier ministre. A l’heure actuelle, selon une étude de l’ONG Mertek, 77,8 % du chiffre d’affaires total des médias hongrois est généré par des sociétés contrôlées par le Fidesz ou proches de lui." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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