"Les ayants droits de George Gershwin dénoncent le non-respect par
l’Opéra national de Hongrie du vœu du compositeur, selon lequel cet
opéra ne pouvait être interprété que par des chanteurs noirs.
La Hongrie est le laboratoire mondial de la « révolution du bon sens » :
nulle part en Occident ne sont portées avec autant de moyens et depuis
aussi longtemps des idéaux réactionnaires. Les élites culturelles
libérales y ont été remplacées par des personnalités dont le but est
d’accompagner le rétablissement par Viktor Orban d’un ordre mythifié. En
cela, le premier ministre, au pouvoir depuis 2010, se vit comme un
disciple du penseur Antonio Gramsci (1891-1937), qui dénonçait
l’hégémonie culturelle des classes dirigeantes. Il agit sur le terrain
culturel en s’appropriant le langage des féministes, des minorités
sexuelles et de genre, religieuses ou raciales qui, des décennies
durant, se sont battues dans le sang pour conquérir la dignité, en vue
de le retourner contre elles.
Ainsi, la direction de l’Opéra national de Hongrie n’hésite plus, par
exemple, à présenter sa programmation comme une ode aux valeurs
chrétiennes, dont le chef du gouvernement estime qu’elles doivent de
nouveau dominer l’espace de la liberté d’expression. Elle avait déjà,
l’année dernière, déprogrammé
Billy Elliot, au prétexte que cette comédie musicale sur un jeune
garçon voulant devenir danseur « promouvait l’homosexualité ». Et récemment, elle a accusé de « racisme »
les ayants droits de George Gershwin : ces derniers s’étaient émus du
non-respect par la Hongrie du vœu du compositeur, selon lequel Porgy and Bess,
opéra créé en 1935, au Colonial Theatre de Boston, et traitant de la
vie misérable des Afro-Américains dans les années 1920, en Caroline du
Sud, ne pouvait être interprété que par une distribution exclusivement
noire." La suite sur lemonde.fr
mercredi 22 mai 2019
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