"Reportage
Voyage en Europe. L’Union européenne, qui porte haut le respect de l’État de droit, tente d’endiguer la dérive autoritaire du régime hongrois. À Budapest, les militants des droits de l’homme – souvent financé par l’UE – implorent Bruxelles de tenir davantage tête à leur premier ministre, Viktor Orban.
Avec ses yeux immenses, son visage émacié et son teint d’outre-tombe,
Mate Szabo semble tout droit sorti d’un tableau d’El Greco. Coprésident
de Tasz, la Ligue des droits de l’homme hongroise, le quadragénaire
s’attelle à organiser un concert gratuit… À l’heure où les droits les
plus élémentaires sont mis en pièces par le tout-puissant Viktor Orban,
le choix d’un concert laisse perplexe.Pourquoi ne pas manifester ?
Pourquoi ne pas interpeller les médias ? « Certes, lance Mate, sauf que,
depuis cet hiver, une loi encadre strictement le droit de manifester.
Quant aux médias, ils sont quasiment tous dans l’orbite du pouvoir. La
dernière fois qu’une grande chaîne de télé m’a interviewé remonte à…
2015. » D’où l’idée du concert : « Sous couvert de musique, on milite en
distribuant des tracts ». C’est dit avec le sourire, sorte de pied de
nez à une réalité trop sombre. Un sourire de façade, trahi par un regard
las.Comment ne pas l’être face à la dérive autoritaire du pouvoir en
place, une dérive légale (avalisée par le Parlement), méthodique,
implacable ? Bruxelles ne l’ignore plus. L’époque où Jean-Claude Juncker
lançait, rigolard, lors d’un sommet un « Salut, dictateur ! » au
premier ministre hongrois semble révolue. En septembre dernier, le
Parlement européen a publié un rapport alarmant sur l’État de droit dans
le pays – dénonçant la remise en cause de l’indépendance de la
justice ; la corruption endémique au sommet de l’État ; les atteintes à
la liberté académique, la fin du pluralisme de l’information ; les
restrictions abusives à la liberté d’association.Dans la foulée, l’Union
européenne déclenchait « l’article 7 », une procédure susceptible in
fine d’aboutir au retrait du droit de vote de la Hongrie. Une décision
unanimement saluée par les ONG militant en faveur des droits de l’homme." La suite sur la-croix.com (article payant)
mercredi 15 mai 2019
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